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Roger Milla et Iya Mohamed se donnent l'accolade

Publié le 07 septembre 2010 par Atango

J'apprends sur le site de Camfoot que monsieur l'ambassadeur errant et monsieur le président de la FECAFOOT ont fait "la paix des braves." Cette jolie expression signifie qu'ils se sont entendus pour donner toutes les apparences de la paix, ce qui est parfois suffisant pour sortir d'une guéguerre d'opérette comme celle qui les occupait depuis quelques semaines.

Les Américains avaient leur hache de guerre qu'ils enterraient, avant de s'asseoir tous en cercle, pour fumer le calumet de la paix. Chez nous, on a l'essok. C'est très simple : une autorité quelconque enferme les deux ennemis dans un lieu adapté, avec l'obligation pour eux de s'entendre. Voilà le coup que monsieur Zoah, qui s'y connaît en organisation de cérémonies de toutes sortes, vient de faire à Milla et Iya. Inutile de vous rappeler que, généralement, on est soulagé d'être obligé de s'entendre avec son ennemi, soit parce qu'on ne sait même plus pourquoi on se bat, soit parce qu'on est conscient qu'un mauvais arrangement vaut parfois mieux qu'un bonne guerre.

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Iya Mohamed et Roger Milla ou le glacier et le volcan

Que se sont-ils dit dans cet essok ? Personne ne le saura jamais, car la nature même de l'essok, c'est le secret. Ceci n'est qu'un principe, car avec cet essok des temps modernes, et connaissant la personnalité de monsieur l'ambassadeur, personne ne peut garantir que ce secret dure longtemps. Il suffira qu'un micro passe par là, et ces révélations connaîtront le sort inverse de celui des documents promis à Sepp Blatter : elles seront révélées au grand public.

Bon, en attendant, ces deux messieurs, après s'être regardés en chiens de faïence avant, se sont serré la main au retour de l'essok, en affichant un sourire digne des meilleurs hommes politiques. Et il ne reste que des questions : Milla a-t-il reçu des excuses privées ? Iya a-t-il expliqué à son président d'honneur qu'il ne lui avait en aucun cas manqué de respect ? etc.

Remarquons au passage que le ministre a organisé une énième cérémonie au Palais des Sports (ah, comment faisait-on avant que nous n'ayons construit ce pitoyable joyau ?), pour signer une fois de plus des contrats et réinstaller des gens qui l'avaient déjà été. A moins que le véritable objet de cette cérémonie n'ait été de créer les conditions de cet essok. Dans les deux cas, voilà une façon bien légère d'utiliser l'argent du contribuable.

Quand ces messieurs auront décidé d'arrêter de nous infliger les spectacles de leurs bisbilles et de leurs réconciliations de cour de récré pour se consacrer à leur travail, qui est de construire des stades, d'organiser le football national et de gérer ce sport de manière moderne et efficiente, qu'ils nous fassent signe.

En attendant, j'espère que les supporters de Roger Milla auront enfin compris que l'ambassadeur itinérant ne roule que pour sa pomme.


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