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Candidats fantômes à La Rochelle…

Publié le 28 août 2010 par Philippe Thomas

Un spectre hante le Parti socialiste, celui de Dominique Strauss-Kahn. Ira, ira pas aux présidentielles de 2012 ? Il  n’était évidemment pas à La Rochelle, le président du FMI. Je suis allé voir ses partisans (Besoin de Gauche , Pierre Moscovici) réunis en conclave , en marge de l’Université  d’été du PS puisque, c’est bien connu : l’essentiel se passe dans le « off » de ce Festival politique. Dans le « in », les ateliers sont des amuse-ballots occupationnels et les séances plénières un show médiatique pour le grand public. Le tout sert surtout à remotiver et rassembler les militants avertis ou convertis, forcément dispersés selon les courants et la géographie. On affiche donc l’unité et c’est vrai qu’on se chamaille moins que l’an passé au PS. Mais l’unité proclamée n’a pas empêché Martine Aubry et Ségolène Royal de parler chacune sur une télé différente au JT de midi, chacune poursuivant son plan media…

Chez les « moscovites », nous sommes dans le canal historique de la sensibilité social-démocrate, la seule qui permette de gagner en 2012, à en croire Moscovici. Il a tracé quatre grands axes : justice-égalité-répartition des richesses ; sécurité des citoyens (emploi, santé, société) ; redonner aux gens foi en l’avenir (bon courage camarade !) ; réactiver l’engagement européen et international de la France…Bref, c’est classique et de bon aloi, mais, mais, mais… nous n’aurons pas la réponse à la question que tout le monde se pose. « Si DSK veut être candidat, nous le soutiendrons », a tout juste rappelé Moscovici. Si… En attendant cette candidature à la candidature (car avant la Présidentielle, il faudra gagner les primaires à gauche à l’automne 2011), il faut « cesser d’être impressionnistes, être présents et cesser d’être impressionnés ». Et puis s’organiser, se réseauter comme dans l’attente d’un messie nommé DSK. « Cessons d’attendre et avançons ! », a conclu Moscovici sous les applaudissements nourris de la salle de l’Oratoire complètement pleine. Assurément oui, il y a bien une attente. C’est déjà ça et seule la foi sauve !

L’ennui, c’est qu’en attendant, la « présence » de DSK laisse à désirer…Et un candidat hors sol  ne saurait valablement incarner un programme, même le meilleur qui se puisse concevoir. On verra bien, mais j’ai du mal à y croire à cette candidature… Comment un type qui préside le FMI, avec un mandat susceptible d’être renouvelé en 2012 justement, pourrait vouloir renoncer à un tel poste pour diriger un simple pays, même s’il s’agit de notre beau pays la France ? C’est un peu comme si l’on demandait à Sarkozy de renoncer à la présidence de la République pour briguer le conseil général des Deux-Sèvres (pardon Éric, c’est juste un exemple). Comparaison n’est pas raison, mais on se souvient que Jacques Delors après l’Europe avait décliné la candidature à une présidence de la République qui semblait lui sourire…

Autre spectre, fantomette de moindre envergure, Ségolène Royal. La présidente de Région a juste fait une apparition pour son allocution de la séance plénière inaugurale et puis s’en est allée. Service minimum. Sa présence à elle aussi est donc très virtuelle. Et les sondages se montrent cruels à son égard. Même si le microcosme des militants semble avoir la foi en l’une ou en l’autre, le grand public qui attend des signes tangibles restera encore sur sa faim, en admettant qu’il ne s’en foute pas complètement !


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