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Non à la mort de la medecine du travail : Lettre pétition à Eric Woerth

Publié le 01 août 2010 par Slovar
La médecine du travail est en danger. Peu de français le savent. Il faut dire que le gouvernement préfère parler de sécurité que d'expliquer la mise en place de ce nouveau mauvais coup porté au salariat.
Nos amis de Démocratie & Socialisme nous ont demandé de rappeler à tous la présence d'une pétition : "Non à la mort de la médecine du travail " lancée le le 17 Juin 2010 et qui regroupe 1100 acteurs de santé au travail et des inspecteurs et contrôleurs du travail. Cette pétition a rassemblé déja 20 000 signatures
Non à la mort de la medecine du travail : Lettre pétition à Eric WoerthExtraits de la pétition
Monsieur le Ministre,
Vous êtes en charge du ministère du travail depuis quelques mois et vous n’êtes pas sans savoir qu’un projet de réforme de la santé au travail est en cours.
La santé au travail des salariés a été confiée aux médecins du travail par la loi de 1946. Le cœur du métier de la médecine du travail, construit autour de cette loi et de la déontologie , consiste en l’accompagnement des personnes en souffrance et la mission de veille et d’alerte concernant les atteintes à la santé dues au travail.
Une réforme a déjà eu lieu en 2004 sous prétexte de pénurie médicale. Cette dernière, parfaitement réversible, a en effet augmenté la charge des médecins et diminué de facto la périodicité des visites médicales. Pourtant, au lieu d’entériner la situation, on pourrait stimuler recrutement, promotion et formation de médecins du travail indispensables à la prévention des maladies au travail.
On nous dit que vos services vont poursuivre dans le sens d’un projet en contradiction avec les études et avec les chiffres alarmants récemment publiés sur les cas de souffrance au travail.
Nous ne pouvons croire que vous allez poursuivre dans la logique gestionnaire et dans le seul intérêt des employeurs, couvrir leur responsabilité en matière de gestion des risques, alors qu’il y a urgemment besoin de transformations qui soient favorables à la santé des salariés et que celle-ci n’a jamais été aussi dégradée depuis ces 15 dernières années.
Le projet que le Medef veut imposer depuis 2009, contre l’avis de 8 syndicats sur 8, et que M. Darcos, votre prédécesseur, envisageait de reprendre, prévoit, entre autres, l’intégration d’infirmières dans les Services de Santé au Travail. Nous sommes favorables à l’entrée des infirmières si elles viennent étoffer les équipes mais pas si cela rentre dans une logique comptable où elles viennent remplacer les médecins, ce qui serait une régression. Les médecins sont qualifiés et protégés, pour exercer leur mission avec une indépendance qui d’ailleurs devrait être confirmée davantage au plan juridique et pratique. Ce ne serait pas le cas des autres acteurs y compris des infirmières. Cela contribuerait à éloigner le médecin de la parole des salariés dans une pure logique gestionnaire que les services de santé au travail (SST) sont déjà en train d’exploiter avant que la loi ne soit promulguée.
Toute médecine de prévention réelle au travail exige qu’on garantisse une périodicité annuelle de la « visite » avec le médecin dont l’indépendance est la clef de l’efficacité. Or on est passé à une visite tous les 2 ans et le Medef propose un espacement à 4 ans, ou 3 ans. Aucune médecine de prévention n’a plus de sens dans ce cas. Des « secteurs » seraient considérés comme « à risques » et d’autres pas : or les risques cardiaques et vasculaires aggravés par l’intensité de la productivité, le stress, la souffrance au travail, les « risques psycho sociaux », concernent aujourd’hui TOUS les secteurs d’activité et ils tuent bien plus, désormais, que les coups de grisou et les machines dangereuses. France télécom est une entreprise à risques comme la sidérurgie et le bâtiment.
Alors que les médecins du travail dénoncent, depuis des années, les insuffisances en matière de prévention, et la perversion de la gestion des salariés « par l’aptitude », le projet du Medef qui semblait repris par M. Darcos, aggrave la situation en prévoyant une aptitude encore plus sélective et donc anti déontologique ... / ... " suite de la pétition
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