On déguste les poudings depuis des siècles, mais depuis peu, les questions de santé et d’alimentation équilibrée ont poussé les poudings, surtout celui à base de suif, à devenir un petit luxe indulgent ou encore, une rencontre illicite avec le vice. Aujourd’hui, on serait bien tenté de confectionner de tels poudings en les faisant cuire au four, puisque cuits à la vapeur ils peuvent prendre plus de deux heures de cuisson. Et là réside toute la question, doit-on cuire un pouding au four ou à la vapeur? En fait, il n’existe aucune loi, aucune règle stricte; le choix revient donc à celui qui le prépare, s'il le préfère moelleux ce sera à la vapeur ou croustillant, au four. Cependant, ces poudings qui ont souvent une histoire aussi fabuleuse que calorique, tiennent des surnoms aussi splendides qu’anecdotiques. Le Roly Poly pour sa part, n’est en rien différent des autres, tout aussi étonnant. En fait, le Roly Poly était à l’origine le «shirt-sleeve pudding» ou «pouding manche de chemise»! Eh! Oui, parce qu’à l’époque victorienne, on le faisait cuire à la vapeur, dans une vieille manche de chemise enfarinée! Plus tard, il devint aussi par extension le «dead man’s arm pudding» ou le «dead man’s leg pudding» qu’on pourrait traduire par le «pouding bras de mort» ou «pouding jambe de mort», soit parce qu’on faisait référence à la fameuse manche de chemise dont le défunt n’avait que faire, ou encore à la forme oblongue du pouding lui-même. Enfin, pour peaufiner l’image aussi élégante qu'appétissante de l’historique du Roly Poly alias pouding-manche-de-chemise-du-bras-ou-de-la-jambe-du-mort-qui-ne-portait-plus-cette-chemise-de-toute-façon, sachez qu’il existe même une variation de la recette, dans laquelle on ajoute des raisins secs, et que l’on surnomme «granny’s leg pudding» ou «pouding jambe de mémère» question de rappeler sa ressemblance avec le membre couvert de verrues de mémé! Reste que les Anglais pensent qu’il y a le monde avant le Roly Poly, puis il y a le monde après le Roly Poly, et nombreux sont ceux qui donneraient leur chemise, ou du moins une manche de leur chemise, pour goûter le plaisir de cette pâtisserie à nouveau, pour la première fois. Une tranche bien épaisse pour vous?
- 1¼ tasse farine
- 1 cuillerée à thé poudre à pâte
- Pincée de sel
- 2 cuillerées à table sucre
- ¾ tasse suif râpé
- ½ tasse lait
- ½ à ¾ tasse confiture ou de gelée de cassis (ou autre)
Dans une jatte, bien mélanger la farine, la poudre à pâte, le sel et le suif à l’aide d’une fourchette ou d’un coupe-pâte, jusqu’à l’obtention d’une texture grossière.
Ajouter le lait et continuer de mélanger jusqu’à ce que tous les ingrédients soient bien incorporés et que la pâte forme une boule relativement molle.
Transférer la pâte sur une surface bien enfarinée et la pétrir légèrement, jusqu’à ce qu’elle se tienne bien.
Rouler la pâte de façon à obtenir un rectangle d’environ 9x12".
Généreusement tartiner la pâte de confiture ou de gelée, en laissant un rebord de ½" sur le pourtour.
Mouiller le pourtour de la pâte à l’aide d’un pinceau de cuisine, trempé dans l’eau froide.
Rouler le tout à partir de l’extrémité la plus étroite, refermer les extrémités et la pliure du rouleau en les pinçant.
Poser le rouleau pliure dessous, sur une feuille de papier parchemin légèrement beurrée et envelopper le tout de façon quelque peu lâche, afin que le pouding ait assez de place pour gonfler.
Entortiller les extrémités du rouleau de papier et poser celui-ci sur une feuille de papier d’aluminium.
Rouler à nouveau le tout dans la feuille de papier d’aluminium en refermant bien les extrémités.
Poser le rouleau toujours pliure dessous, sur une grille posée au fond d’une casserole ou d’une rôtissoire et verser le plus d’eau possible sous la grille, sans que l’eau ne touche le papier d’aluminium.
Faire cuire au four, à 400° de 45 minutes à 1H en vérifiant de temps à autres qu’il y ait toujours assez d’eau sous la grille.
Retirer les papiers en restant prudent (c’est très chaud!) et servir tranché seul ou accompagné de crème anglaise, de crème Chantilly ou de costarde.