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Interview yannick dahan / benjamin rocher - tournage de "la horde"

Par Actarus682

INTERVIEW YANNICK DAHAN / BENJAMIN ROCHER - TOURNAGE DE

A l'occasion du tournage de La horde, sorti au mois de février dernier, j'ai eu la chance de pouvoir réaliser une interview de ses 2 réalisateurs pour le compte de www.clap.ch, ainsi que de participer au tournage du film comme figurant zombie.

Une expérience et une rencontre inoubliables.

Jeudi 30 octobre 2008. Un gigantesque entrepôt désaffecté dans la banlieue nord de Paris. Le tournage de La horde, premier long-métrage de Yannick Dahan et Benjamin Rocher, s’y déroule depuis 1 mois. Mais quelle est cette mystérieuse horde du titre ? Réponse : une armada de zombies, prenant d’assaut un immeuble à l’abandon dans lequel se retrouvent une poignée de flics et de malfrats, les premiers voulant venger la mort d’un de leurs collègues, tué par les seconds. Face à la menace extérieure, ils devront faire cause commune. Après une matinée consacrée à mettre en boîte une scène faisant s’affronter l’acteur Jean-Pierre Martins (La Môme, Coluche) et la horde de zombies (à cette occasion, Yannick Dahan lancera aux centaines de figurants zombies présents sur le plateau un galvanisant « Donnez-vous à fond. La horde, c’est vous ! »), c’est sous la tente de la cantine que les deux metteurs en scène donnent une interview express à une poignée de journalistes, le programme du reste de la journée étant chargé à bloc, et le temps compté.

Laurent: A quel genre appartiendra votre film ?
Yannick et Benjamin: Nous n’avons pas voulu faire un film gore à la Romero. Nous avons pensé le film avant tout comme un film d’action. Certes, il y a du sang, certes, il y a des zombies, mais La horde ne sera pas un film gore. On pourrait le définir comme un film d’action intense.
Le scénario original a-t-il dû subir des coupes ?

Oui, malheureusement. Certaines choses ont inévitablement sauté, car en l’état, le film aurait coûté beaucoup trop cher. Le budget plus que serré de La horde ne nous a pas permis de tout garder.


INTERVIEW YANNICK DAHAN / BENJAMIN ROCHER - TOURNAGE DE


Le budget du film vous a-t-il imposé d’autres contraintes ?
Oui, notamment en termes de mise en scène. Certaines idées de plans ont dû être jetées à la poubelle. Mais malgré cela, nous avons tout de même réussi à en garder certaines qui nous tenaient à cœur, avec des mouvements de grue notamment, comme le plan que nous avons tourné ce matin avec Jean-Pierre Martins et la machette.

Dans quelle mesure les influences dont vous vous êtes nourris transparaissent-elles dans le film ? Avez-vous souhaité au contraire vous en affranchir ?
Alors là il me faudrait 2 heures pour parler des influences et de la manière dont elles peuvent se retrouver à l'écran ! Inévitablement, le référentiel transparaît et ressurgit, que ce soit de façon consciente ou totalement inconsciente d’ailleurs. Il est impossible de s’en affranchir. Tous ces films dont nous nous sommes nourris font partie de notre mémoire de cinéphile, et leur empreinte se retrouve inévitablement, d’une manière ou d’une autre, sur la pellicule. Par exemple, la scène que nous avons tournée ce matin avec Jean-Pierre Martins surplombant la horde de zombies, une machette à la main, fait bien évidemment référence à Conan et aux dessins de Frazetta.

INTERVIEW YANNICK DAHAN / BENJAMIN ROCHER - TOURNAGE DE


S’agissant d’un film d’action, quel a été le niveau d’implication physique des acteurs ?

Ils donnent énormément de leur personne, de 8h du matin jusqu’à  20h, parfois plus. Nous avons récemment tourné des scènes d'action toute une journée avec Claude Perron, l’actrice principale, durant laquelle elle a effectué elle-même des cascades du début à la fin, s’en prenant plein la gueule sans broncher. J'insiste vraiment sur la disponibilité et l'implication de nos comédiens, car elle force le respect.

INTERVIEW YANNICK DAHAN / BENJAMIN ROCHER - TOURNAGE DE

Qu’avez-vous appris avant toute chose dans le processus de confection d’un film ?

Qu’il faut savoir s’adapter, en permanence, au quotidien. Faire avec les imprévus, les contraintes de temps, d’argent, composer avec tout cela. On doit vraiment s’adapter du début à la fin. Il faut notamment savoir faire face à la réalité économique d’un tournage, au prix de certains sacrifices. Moi (Yannick Dahan, ndlr) qui vient du journalisme, je sais maintenant ce que celà signifie véritablement que de faire un film, et quelle est la réalité d’un tournage. Et au-delà de la nécessaire adaptation, il y a aussi énormément d’attente, et pour moi qui suis un impatient de nature, c’est très dur !

Pour en revenir à l’histoire, avez-vous voulu lui donner une résonnance supplémentaire, au-delà du cadre du genre proprement dit ?
Oui, mais pas de manière frontale. Les zombies du film, on peut bien entendu les considérer comme représentant les jeunes de banlieue, c’est évident. On veut que les gens sortent de notre film avec un truc en travers de la gorge, de la même manière, pour prendre un exemple totalement différent, qu’avait si bien su le faire Happy Feet.

INTERVIEW YANNICK DAHAN / BENJAMIN ROCHER - TOURNAGE DE

Yannick Dahan et Benjamin Rocher sont alors rappelés en 4ème vitesse sur le plateau pour la suite du tournage. Au programme de l’après-midi : 300 zombies qui chargent en courant . Une première dans le cinéma de genre français.


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