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Chanson du serpent a lunes (Edmond Jabès)

Par Arbrealettres
Chanson du serpent a lunes (Edmond Jabès)


Ce qui siffle est bien plus
vivant qu’un sifflet.

Ce qui rampe est bien plus
souple qu’une tige.

Cette nuit est comme une main
dont les doigts seraient brûlants,

dont la paume est un toit
où tu erres, inquiète.

Ce qui passe est bien plus
angoissant que le vent.

La terre ignore la terre
et le coureur essoufflé

s’écroule au bord du ciel.

(Edmond Jabès)



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