"Nous nous aimions sans peur et sans reproche, sans éprouver le besoin de nous le dire. On se foutait la paix avec l'amour. Je me demande même si l'on savait que l'on s'aimait"
C'est une relation singulière qui unit le narrateur à Ava: une complicité gémellaire, nourrie davantage de lectures et échanges intellectuels que d'une incarnation amoureuse. Une pureté traverse les cent pages de ce court et sublime roman qui qui l'inscrit dans une vision romantique des sentiments. Un romantisme, revisité façon XXIe siècle, qui se déploie, avec sobriété, dans le tracé d'une écriture particulièrement élégante.
" Notre séparation de corps fut entérinée, à valeur d'une simple formalité. Nous savions qu'entre nous le désir était mort, et comme il ne s'occupait que du corps, il semblait que nous n'en serions que plus forts"
Eve revêtue d'éternité, Ava irradiera durant vingt-cinq ans la vie du narrateur. Ce roman lui rend hommage.
"Aimants, nous l'étions au sens des lapidaires du Moyen Age: de fer et de diamant"
Une lecture vivement recommandée.
Apolline Elter
Les aimants, Jean-Marc Parisis, roman, Stock, oct.2009, 100 pp, 13,5€