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Affaire Renault Clio IV : Ce que le gouvernement a oublié de vous dire !

Publié le 15 janvier 2010 par Slovar
Affaire Renault Clio IV : Ce que le gouvernement a oublié de vous dire !Il y a quelques jours dans un article : "Santé de l'industrie française : La future Clio IV serait produite ... en Turquie !" publié sur Slovar les Nouvelles et Marianne2, nous vous expliquions que Renault envisageait plus que sérieusement de délocaliser dans son usine de Turquie la fabrication de la future Clio IV.
" ... /... La Renault Clio devrait encore évoluer avec la Clio IV. Un nouveau modèle qui, d’après une information publiée par la Tribune ce vendredi, serait fabriqué en Turquie, sur le site de Bursa. Cette délocalisation se ferait alors au détriment du site de Flins dans les Yvelines qui, au premier semestre 2009, avait fabriqué 64.700 Clio III .. / ... "
... / ... Dans la nouvelle organisation du groupe, l’usine de Flins deviendrait spécialisée dans les voitures électriques, commercialisées à partir de 2011. Un marché sur lequel Carlos Ghosn souhaite placer Renault en première place, au niveau mondial. Toutefois, dans le cas où la production de cette gamme ne remplirait pas les chaînes de Flins, une petite partie de la production de la Clio IV pourrait y être assemblée, temporairement. Pour le constructeur, ce système de délocalisation avait déjà eu lieu avec la Twingo. La fabrication de cette dernière avait été transférée de Flins vers la Slovénie à l’occasion du changement de génération ... / ... "
Lorsque cette information est sortie, il est à noter que le gouvernement qui, avec 15% du capital de Renault est son principal actionnaire, n'avait pas manifesté la moindre réaction. On est en droit de se poser la question du suivi et de l'intérêt de nos responsables pour le premier constructeur français.
En effet, comment, alors que le Président a mis en place des mesures spécifiques d'aide au secteur. Dont : "la prime à la casse pour les véhicules de plus de dix ans et un projet de fonds d'investissement devant permettre de financer une restructuration de la filière. Sans oublier que : "les filiales de crédit des deux grands constructeurs français, PSA et Renault, auraient accès au mécanisme de financements garantis mis en place par l'Etat pour les banques. Et : " ... / ... la possibilité d'allonger, ainsi que de mieux rémunérer, le chômage partiel", nos dirigeants politiques pouvait ignorer à ce point que le troisième véhicule le plus vendu en France ne serait plus construit sur son sol ?
Incompétence ou mensonge ?
Car, au delà des déclarations tonitruantes et effets de manche du ministre de l'industrie et même depuis 9 janvier celles de l'UMP qui fait dans le patriotisme économiques à quelques mois des élections régionales !
" Le Mouvement Populaire désapprouve les intentions prêtées à Renault concernant ses orientations pour la production de la nouvelle Renault Clio qui serait délocalisée en Turquie.
C'est la raison pour laquelle l'UMP soutient la démarche explicative engagée par Christian Estrosi, Ministre de l'Industrie auprès de l'industriel. Après avoir répondu avec énergie à l'appel de détresse de l'industrie automobile, l'Etat est en droit d'obtenir des éclaircissements en sa qualité d'actionnaire sur la politique conduite par Renault qui a pris des engagements fermes en contrepartie du soutien public (prime à la casse, prêts avantageux) dont il a très largement bénéficié. Le Gouvernement est également en droit d'attendre des industriels, qui sont aidés financièrement par les pouvoirs publics, un comportement plus responsable. - Dominique PAILLE - Porte-parole adjoint
Affaire Renault Clio IV : Ce que le gouvernement a oublié de vous dire !On en apprend de belles par la commissaire à la Concurrence, Neelie Kroes sur les engagements de la France !
" .... / ... La commissaire à la Concurrence, Neelie Kroes, a "demandé à (ses) services de contacter les autorités françaises aussi vite que possible pour demander des explications", a-t-elle indiqué jeudi dans une déclaration transmise par mail. La commissaire évoque une "contradiction apparente" entre des déclarations du ministre français de l'Industrie, Christian Estrosi, et les promesses faites par Paris en février 2009, lors de la mise en place des prêts à conditions privilégiées pour les constructeurs automobiles victimes de la crise.
L'une de ces promesses était que Paris "n'imposerait aucune condition sur la localisation des usines", rappelle Mme Kroes en prévenant que "la Commission s'assurera que cet engagement est tenu".
... / ... Il avait fait l'objet d'un bras de fer entre Paris, qui voulait conditionner ses aides aux constructeurs à des garanties sur le maintien des usines en France, et Bruxelles qui exigeait le retrait de cette condition jugée contraire aux règles européennes sur la liberté d'établissement.
La Commission avait finalement enterré la hache de guerre après avoir obtenu des "garanties" du gouvernement français sur "l'absence de caractère protectionniste" de ses aides, mais prévenu à l'époque qu'elle allait "continuer à surveiller la situation". - Source AFP/Google
Information confirmée par le magazine Challenge
" ... / ... La Commission européenne a indiqué, jeudi 14 janvier, avoir demandé des explications aux autorités françaises qui sont montées au créneau pour empêcher Renault de délocaliser la production de sa Clio en Turquie. La commissaire à la Concurrence Neelie Kroes évoque une "contradiction apparente" entre des déclarations du ministre français de l'Industrie Christian Estrosi et les promesses faites par Paris en février 2009 au moment de la mise en place des prêts à conditions privilégiées aux constructeurs automobiles victimes de la crise. L'une de ces promesses était que Paris "n'imposerait aucune condition sur la localisation des usines", rappelle la commissaire, dans sa déclaration, en prévenant que "la Commission s'assurera que cet engagement est tenu".
Mais, la Turquie, diront certains, ce n'est pas l'Union européenne !
Non et oui. En effet, dans le texte ; "Stratégie de préadhésion de la Turquie
" on peut lire : " ... /... L'accord d'association (dit accord d'Ankara) entre la Communauté et la Turquie de 1963 et le protocole additionnel de 1970 ont fixé les objectifs fondamentaux de l'association tels que le renforcement continu et équilibré des relations commerciales et économiques et la mise en place d'une l'union douanière en trois phases.
Un des objectifs de l'accord d'Ankara est la libre circulation des travailleurs, qui n'a pas pu toutefois être réalisée selon le calendrier prévu pour des raisons socio-économiques. Le 31 décembre 1995, la troisième phase de l'union douanière a été mise en place par le biais de la décision 1/95 du conseil d'association.
Elle a donné une impulsion importante à l'alignement par la Turquie de sa législation sur la législation communautaire. En effet, afin d'assurer un bon fonctionnement de l'union douanière, la Turquie a dû reprendre, avant son entrée en vigueur, une bonne partie de l'acquis communautaire, notamment dans les secteurs des douanes, de la politique commerciale, de la concurrence et de la protection de la propriété intellectuelle, industrielle et commerciale ... / ... " Source Europa
Ce qui signifie que la commission ne fait qu'appliquer ce que la France savait pertinnement !
Et pourtant : "... / ... Mercredi, Christian Estrosi a confié que le gouvernement refusait que la Clio IV soit produite à l'étranger, "en tout cas pour ce qui est des véhicules destinés au marché français". "Je souhaite que la balance selon laquelle il y a aujourd'hui 25% de Renault qui sont produites en France et 75% qui sont produites à l'étranger soit une balance qui s'inverse", a-t-il plaidé. Le ministre a affirmé que ce message serait bientôt répété "avec plus de fermeté" par Nicolas Sarkozy.
Le ministre du Budget Eric Woerth a lui jugé qu'une délocalisation en Turquie serait "inacceptable". "On ne peut pas avoir des Français qui achètent des voitures et en même temps qui perdent des emplois, surtout quand ce sont des voitures françaises. Donc il faut réfléchir à un modèle économique qui permette aux usines de rester en France", avait-il ajouté sur LCI. Mardi, le secrétaire d'Etat à l'Emploi Laurent Wauquiez, un ton en-dessous, avait rappelé la "ligne rouge absolue": "ni licenciement ni fermeture d'usine" française.
Selon RTL, l'Etat, qui possède 15% du capital de Renault, pourrait exiger les six sièges au conseil d'administration auquel il a droit. - Source Challenge
Et pourquoi, l'état fait-il valoir ses droits à 6 sièges au CA de Renault seulement maintenant ? En clair, on essaye de sauver les meubles de façon calamiteuse !
Alors, nous reposons la question : Incompétence ou mensonges répétés ?
Les responsables français qui ont validé la promesse qui consistait à ce que Paris "n'impose aucune condition sur la localisation des usines" SAVAIENT PARFAITEMENT ce qu'ils faisaient et misaient sur un manque de réaction de la presse et des blogs !
Cette attitude totalement méprisable, ne fait que renforcer le manque de confiance de plus en plus important, des français pour leur classe politique. Comme nous le montrions le 13 janvier dernier dans l'article : "Confiance politique des français : "dis c'est quand qu'on va où ?" " où on pouvait lire le résultat suivant
LA CONFIANCE A L'EGARD DES INSTITUTIONS
La confiance à l'égard des institutions : Totale confiance
Le conseil municipal % .................................................69
Le conseil général % .....................................................65
Le conseil régional % .....................................................64
L'Union européenne % ..................................................44
L'Assemblée Nationale % ..............................35
L'Organisation Mondiale du Commerce (OMC) % ....35
L'institution présidentielle % .......................34
Le Gouvernement % .......................................31
Les conférences internationales, comme le G20 % ....30
Les contribuables et citoyens que nous sommes doivent connaître la vérité sur cette affaire.
Et cette fois-ci, pas question d'essayer de nous faire croire que c'est l'Europe qui est responsable de tous les maux français !
"Quand l'Europe peut, elle veut" disait le slogan de l'UMP aux dernières élections européennes. Dans son programme, elle indiquait
Face à la crise, bâtir une Europe qui protège
1. Coordonner les plans de relance : Nous proposons d’agir pour l’emploi parce que c’est le premier vecteur d’intégration et de réussite sociale. Pour soutenir l’emploi et pour retrouver la croissance, il faut investir.
Réagir ensemble pour innover et investir massivement dans les secteurs industriels en difficulté – mais aussi dans les industries d’avenir - en faisant intervenir l’ensemble des acteurs concernés : Banque Européenne d’Investissement, Commission européenne, gouvernements, régions, secteur privé, etc. ... / ...
3. Redynamiser les bassins industriels : Nous proposons d’agir contre les délocalisations, en particulier dans les bassins industriels européens. Nous réaffirmons l’importance pour conserver un savoir-faire européen de conserver un outil industriel fort, des entreprises de production et des ouvriers. ... / ...
» 4. Développer de nouvelles solidarités et protéger les salariés : Avec la création de 18 millions d’emplois en 10 ans sur tout le territoire européen, la réunification de l’Europe a été un devoir moral mais aussi une chance sans précédent. L’ouverture et la solidarité doivent continuer de s’exprimer avec les Etats membres ayant adhéré en 2004 et 2007. Mais pour autant il n’est pas question d’ériger des conditions déséquilibrées de concurrence au sein du marché unique. ... / ... C’est de cette Europe dont nous avons besoin, non seulement parce qu’elle rejoint nos propres priorités, mais aussi parce que nous les partagerons avec nos partenaires. L’Europe a permis d’aboutir à des accords consensuels pour le travail intérimaire, le congé parental, le travail à durée déterminée, mais nombreux sont encore les sujets à faire avancer pour un dialogue social à la hauteur des défis du continent ... /... "
L'UMP a d'ailleurs si notre mémoire est bonne gagné ces élections. Alors, plus de communication dans les medias ou de postures indignées !
Montrez nous clairement ce que ce gouvernement et cette majorité sont capables de faire pour que l'industrie française ne soit pas seulement, un lieu de visite pour notre Président, qui répète à l'envie que : "Les usines c'est son truc"
Source carte
Le Figaro
Crédit photo
Autoplus

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