Pour l’anecdote, il y a quelques jours, lors d'une conférence de presse, un journaliste de la presse écrite, n'a pas hésité à massacrer la nouvelle presse électronique, insistant à ne pas la comparer à la « digne » profession de journaliste qu'il exerce depuis des dizaines d'années dans l'un des journaux mauves. J'avais envie de lui dire que c’est à cause de gens comme lui que j'ai mis une croix sur la presse tunisienne, que c'est à cause des gens comme lui que j'ai grandi avec une idée en tête : « il n'y a pas de journalisme en Tunisie », j'avais envie de lui dire qu'avec des gens comme lui, on resterait au moyen-âge. J'avais envie de lui dire, lui qui est si fier d'être journaliste dans un
Revenons au e-journalisme. En effet, avec le développement des nouvelles technologies, il est impossible d'ignorer le métier de web journaliste. La croissance du web a engendré une crise éditoriale de la presse écrite de par le monde. Un nouveau modèle d'information est donc inévitable. Les plus grands journaux (Le Monde, Nouvel Obs, New York Times, Washington Post, The Gaurdian, The Times, etc.) l'ont bien compris et n’ont pas hésité à se lancer sur le web, avec une équipe de rédaction web,complètement indépendante. Les nouveaux web journalistes débarquent. Nouveau métier, nouvelles règles ! En voici quelques unes :
Les concurrents, ce n’est pas uniquement les autres journaux, mais c'est aussi les agrégateurs de flux RSS et les blogueurs, qui accèdent et diffusent l’information presqu’au même titre qu’un journaliste professionnel. Mais contrairement à un blogueur, le web journaliste doit vérifier l’information et vérifier sa source avant de la mettre en ligne, ce qui peut lui faire perdre du temps mais aussi sa fonction de diffuseur d’information. Exemple : les manifestations iraniennes, couvertes en temps réel sur twitter par de simples citoyens !
Le web journaliste doit également être super rapide (l’info en temps réel), créer le buzz, et s’adapter aux communautés. Confronté à un nouveau contexte technologique, il fait face à un métier composite : texte, vidéo et son, ce qu’on peut traduire par le rich média. Il ne s’agit pas uniquement de chercher l’information et la diffuser, car tout le monde peut désormais le faire, mais de la rendre intelligible. Il faut savoir faire circuler l’information Ce qui nous entraîne vers une autre règles aussi importante : l’écriture web. En fait, le web journaliste doit s’adapter à cette nouvelle écriture, qui doit être courte (les gens ne lisent pas beaucoup sur l’écran) accrocheuse, dynamique, et il doit surtout intégrer les bons mots clés pour être bien référencé ! Il s’agit là d’une nouvelle contrainte journalistique propre au web. A ne pas oublier les liens, le journalisme à l’ère du web 2.0 ne peut pas se permettre de se passer des liens hypertextes , afin de contextualiser et enrichir les articles. Enfin, une autre nouvelle donne dans le e-journalisme, l’interaction des lecteurs. Le web journaliste fait face aux commentaires des lecteurs. En fait, il n’est plus là pour diffuser l’information, mais pour la partager et la faire débattre.
Conclusion : la fracture est grande entre le journalisme et le e-journalisme, et franchement, ce n’est pas plus mal !