Magazine Journal intime

Le potentiel érotique d’une pougnette

Par Markhy

Les pougnettes au collège, c’était un truc élitiste. Il y avait une équipe mère qui en organisait dans la maison de Benoit. Un peu d’eau savonneuse et des pornos. J’y étais pas, on me racontait. L’intérêt de ne pas côtoyer l’élite durant sa scolarité secondaire évite les casseroles et les tartines de sperm à avaler.

Alors, c’est cool l’érotisation du mec, ça me fait sourire. Notre sexualité d’hétéro c’est la loose jusqu’à 20 ans. Souvent on reste puceau, souvent on se fait emmerder par la trouille qu’ils nous foutent dans la tête en cinquième, l’année de nos pougnettes collectives, on a peur de tomber enceinte. C’est ça le background érotique d’un jeune hétéro devenu adulte aujourd’hui, il n’existe pas, il s’invente bien après. Il a plongé dans le porno sans intermédiaire et a grandi dans une frustration constante, sans fondement. Il n’a jamais intelectualisé sa branlette, n’a jamais pensé à plaire à une femme en bandant, en éjaculant. Le désir sexuel apparait chez le jeune garçon hétéro dans un univers glauque, et, forcément non pas pour plaire ou exercer un pouvoir sur l’autre sexe mais pour éjaculer. Se vider. Alors Maïa elle fait bien de nous rappeller d’être érotique, parce que c’est vrai, à 13 ans, au fond de la cave de Benoit, on ne s’essayait pas à des poses sexys pour jouir dans nos moule-culs. On jouissait égoïstement. Collectivement. Les jeunes filles ne vivent pas ça comme ça.

J’ai eu un pote à la fin du collège, sa mère était une bombasse, je fantasmais un peu pour elle, divorcée, petite portugaise en mal d’amour, j’amenais des scénarios Bangbros dans ma tête quand on retournait Super Smash Bros sur la N64. Mais lui était un dingue aussi, il me racontait qu’il voulait se faire pépom par sa cousine, et il partait dans des mithos comme quoi elle l’avait réveillé chez sa grand-mère pour lui caresser la bite, et jouir sur ses seins à peine formés. L’inceste est un fantasme bien ancré chez pas mal d’ado, s’taper sa cousine c’est se taper sa soeur de loin.  

On s’est recroisé à la fac quand j’écrivais mes romans pornos, il était en droit et se tapait pas mal de filles avec son air de Luis Figo un peu gros. Forcément on a direct parlé cul parce qu’on ne savait parler que de ça, et il continuait de raconter des trucs un peu fou. Il avait une copine et il était à fond sur elle mais que quand elle dormait.
Son kif c’était de la voir dormir, il n’aimait pas l’asservissement, il s’en foutait de la dominer, il bandait, elle, les yeux fermés. Alors il me racontait qu’il se branlait en la regardant dormir, une marque sur une joue, il devait retenir un spasme. Dans un pyjama pourri ou en simple culotte/débardeur, il la kiffait comme ça : quand elle ne faisait rien. Alors il joussait sur les draps, sur elle, comme un porc. Chaque nuit. Il se réveillait, souvent à la même heure, tapait sa pougnette maladivement, et se rendormait sourire aux lèvres. Jamais elle a douté d’un truc. 

Sa copine était mignonne, on buvait avec parfois, futur instit qui rigolait aux vannes poliment. Une grande brune comme la plus belle de nos délégués de classe. Elle n’hésitait pas à dire bite quand il fallait mais n’avait aucune idée des pougnettes. Lui, avec sa gueule de con, me faisait des clins d’oeil genre, hey, hey, pense à elle en dormant. C’est ça le potentiel érotique d’une pougnette.


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