C’est étrange, dans l’oreillette on me dit que ces temps-ci mes choix musicaux son très "sunshine". C’est vrai, involontaire mais vrai. Vous en serez encore plus convaincu à la lecture de cette chronique et surtout à l’écoute de ce disque qui mieux que tous cette année symbolise ce renouveau des groupes indé dits "de plage". Entre Beach Fossils, Beach House ou encore Throw Me The Statue, l’envie de chiller sur la plage sur des airs laid-back se fait ressentir. Et Real Estate, en provenance du New Jersey s’en sort donc très bien pour écrire des mélodies toastées au soleil d’un été que l’on croirait Californien. Un été sans fin dans la grande tradition du genre, où l’après-midi est parfait, mais où le temps passe irrémédiablement et où bientôt comme le disait le grand Voulzy : "Quand vient la fin de l’été, sur la plage, il faut alors se quitter". Ceux que vous ne quitterez bientôt plus, ce sont les Real Estate.
Que trouve t-on dans ce premier album du quatuor lof-fi pop de Jersey ? Certainement l’héritage des maîtres des lieux indés, Yo La Tengo et The Feelies, dont on peut élégamment retrouver l’influence dans ces ballades intemporelles que l’on croirait sorties d’une vielle radio des plages ? A l’origine, Martin Courtney ancien des très bons Ducktails, et ses amis de fac Alex Bleeker à la basse et Matthew Mondanile à la guitare. Tous trois composaient depuis longtemps des titres sur les bancs de l’universités, titres qui se retrouvent ici décuplés par des choix d’enregistrement très bien pensés : de la réverb et du délai, des harmonies et des riffs, sans oublier une impression générale de jam. Est-ce important de le dire ou pas ? Pitchfork a bien aimé. 8.5.
Dans cette collection de premières chansons pop, le single "Beach comber" se charge de l’introduction. Ses guitares sont lumineuses et dessinent d’un trait l’immédiateté de la jeunesse. "Atlantic city" quant à elle est un autre point d’entrée, avec sa ligne de basse moite, sa guitare surf, son tambourin discret et son guiro mexicain. Un instrumental d’ 1’50" qui se suffit à lui-même. "Black lake" tente le coup du psyché sur un gimmick de slide qui évoque le reprise de Modest Mouse du classique "Sleepwalk". "Let’s rock the beach", ou comment passer le temps avec des cookies magiques. L’un des deux instrumentaux finaux avec les 6 minutes de "Suberban beverage". Pas bête, Real Estate (à ne pas confondre avec Sunny Day Real Estate le groupe de Seattle) termine son disque en un ultime pied de nez à l’été sans fin, "Snow days". Ecoutez-moi ça, c’est un régal.
En bref : en 1967 les Kinks chantaient "Sunny afternoon" en mode laid-back, en 2009 Real Estate réinvente la musique de plage et le fait bien.
Le Myspace
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"Beach comber" et "Snow days", première et dernière chanson de l’album :