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Fronde contre l'oni

Publié le 04 novembre 2009 par Yann Frat / Un Infirmier Dans La Ville

Je me suis déjà exprimé sur le sujet mais de nombreux avis continuent de diverger et cet article de l'excellent site rue 89 résume bien la situation (kafkaïenne) :

Par Sophie Verney-Caillat | Rue89 | 26/09/2009 | 10H45

Ça s'appelle un accouchement dans la douleur. Près de trois ans après avoir été créé par la loi, l'Ordre des infirmiers a lancé début septembre son appel à cotisation… 75 euros sont demandés aux quelque 500 000 infirmiers et infirmières de France. Le règlement de cette cotisation ainsi que l'inscription au tableau seront obligatoires pour exercer. Mais des syndicats et un collectif Contre-Ordre des infirmiers appellent au boycott. Une partie, pas encore mesurable de la profession, entre en résistance.

Quelle différence entre les avocats, médecins, architectes… et les infirmiers ? Les premiers exercent en libéral, tandis que les derniers sont à 85% salarié(e)s. Une divergence de taille, qui explique la résistance d'une partie de cette profession.

A l'origine de l'idée, quatre syndicats d'infirmières libérales (FNI, SNIIL, ONSIL et Convergence infirmière) et une quarantaine d'associations, estimaient que la profession avait besoin d'être organisée face aux pouvoirs publics et de se doter d'un code de déontologie.

La règle prévoit que « tout infirmier qui exercerait sans être
inscrit au tableau de l'Ordre s'exposerait à des poursuites pour
exercice illégal ainsi que son éventuel employeur ». Ne sont pas soumis
à cet Ordre les seuls infirmiers militaires.

Les syndicats d'infirmières hospitalières, hormis le SNPI (CGC) ont toujours refusé cette organisation jugée corporatiste et rétrograde. Michel Rollo, secrétaire général de la CFTC santé sociaux estime que :

Avec une cotisation prévue de 75 euros par infirmier(e) (ils et elles sont entre 483 000 et 520 000), l'Ordre récolterait environ 36 millions d'euros, à répartir entre structures départementales, régionales et nationale. 250 à 300 salariés sont prévus à terme, mais seuls trois sont pour l'instant embauchés au siège national.

Cette somme paraît particulièrement élevée alors que « le ministère avait parlé de 10 à 20 euros en 2008 », précise l'intersyndicale.

Dominique Lebœuf, présidente de l'Ordre national, fait valoir que « c'est le moins cher des 18 ordres européens d'infirmiers et le moins cher des ordres médicaux ». Mais nombre de syndicats réfutent la soumission à une « dîme » pour avoir le droit de travailler.

Parmi les autres points qui fâchent les infirmiers, l'intersyndicale s'étonne que l'Ordre demande de retourner un « dossier intrusif et inquisiteur de huit pages », comportant un extrait de casier judiciaire.

Se refusant à un boycott « anti-Ordre primaire », la Coordination nationale des infirmières (CNI) préconise un paiement partiel de la cotisation, et estime que « tout refus d'inscription au tableau fondé sur le non-paiement serait illégal ».

Christiant Lacault, infirmier syndiqué à SUD et fondateur du forum contre-Ordre des infirmiers, est assez tranquille sur la suite du mouvement :

Vu le manque d'infirmières partout en France, difficile d'imaginer un ordre empêchant de travailler ses troupes. L'exemple des kinés, qui refusent l'inscription à leur ordre, encourage Christiant Lacault :


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