Google Wave, présentation et définition d’une révolution annoncée

Qu’est ce que réellement Google Wave, et quels seront ses implications ?

C’est ce que nous allons tenter de voir ensemble au travers de ce billet… appelant tous vos commentaires.

(sources: Youtube, Google, Mashable, et encore beaucoup d’autres… pardon de ne pas tous les citer)

Synthèse de ce billet :

• Google Wave, définition
• Goole Wave, présentation
  • La terminologie Google Wave
  • Les fonctionnalités de Google Wave
• En quoi Google Wave peut changer notre mode de communication ?
• Google Wave est il un danger ?
• Conclusions

Google Wave, définition

Pour ceux d’entre vous qui désireraient pouvoir admirer Google Wave en action de leurs propres yeux, voici la vidéo de lancement du service.

Cela dure 1h30, mais ça se regarde vraiment comme la « Guerre des étoiles ».

J’ai pensé que cela pourrait être un bon avant gout de cet article.

Si à contrario vous êtes pressés de lire la suite de votre blog favori, alors voici une présentation non officielle, présentant EXTRÊMEMENT rapidement mais de façon claire la clé de voûte de Google Wave (moins de cinq minutes).

Google Wave est le fruit des cogitations d’une équipe de développement Google qui s’était déjà fait remarqué par une application phare : Google Maps (rien que ça…).

C’est en effet à l’équipe australienne de Google dirigée par les frères Jens et Lars Rasmussen, que l’on doit Google Wave.

Google Wave est un service de communication centralisé.

Par « centralisé » il faut comprendre que toutes les communications de quelques natures qu’elles soient sont captées, enregistrées au sein de Google Wave.

La valeur ajoutée de Google Wave réside dans la versatilité des types et sources de communications supportées (le sujet est détaillé par la suite) qu’elles soient de type synchrones –Communication de type tchat – ou asynchrones – Communication de type mail ou post sur un site social. Ainsi enregistrés les communications peuvent être « rejouées » de la même manière que l’on pourrait rembobiner une cassette audio – permettant une revue chronologique de tous les échanges pour un sujet donné, une conversation donnée, on parlera par la suite d’un fil de conversation (traduction la plus juste de la notion de thread de conversation).

Google Wave a pour ambition de devenir la place de communication de référence pour toutes sources de flux entrants et sortants, un peu comme un notaire qui prendrait note de toutes nos discussions,  les horodatant, les classant, les archivant.

Voila pour la définition.

Google Wave, présentation

Le service Google Wave actuellement en phase de test intensif auprès de 100.000 utilisateurs choisis (prévision de la version publique pour la fin de l’année, soit demain…), est comme à l’accoutumé dans le cas de Google totalement indépendant de la plateforme matériel/système d’exploitation puisque HTML5/Java. Google Wave  ne tourne qu’au sein du browser…(voir le billet « Google Chrome Frame, le nid du coucou » pour plus d’informations sur la stratégie de conquête Google dans la guerre des Browsers / Butineurs de Web).

Tout le code de Google Wave est disponible en open source, Google espère ainsi fédérer un maximum de développeurs d’applications tierces à sa plateforme.

La terminologie Google Wave

Il est nécessaire avant de plonger dans les fonctionnalités de Google Wave, d’en connaître la terminologie.

Une vague – Wave : Se réfère à un fil de conversation. Cette conversation peut ne comporter qu’une personne, plusieurs groupes d’utilisateurs, ou encore un robot ou « bot ».

Une vaguelette – Wavelet : Constitue un sous ensemble d’une Wave.  Classiquement ce sera un sous sujet de conversation  – comme une digression – ou un tchat spécifique, lui-même compris au sein d’une Wave composée de post sociaux, de twitt, de Pages Wiki etc…

Une assertion – Blip : C’est le plus petit granule d’une Wave, cela peut être une modification de document, la phrase d’un dialogue… Un blip peut avoir un ou plusieurs blips fils (dépendant de lui, rattaché à lui), parmi ces derniers on pourra même trouver un blip non encore posté (tapé au clavier mais non encore envoyé sur le serveur !).

Un Document – Document : Un ensemble agrégé d’informations rassemblées au sein d’un même fichier.

Une application – Extension : C’est un greffon, une solution logiciel à un problème spécifique, ciblé. Il permet dégager une synergie avec le reste de Google Wave facilitant ainsi la génération d’un Wave. Une « extension » est rattachée à un ou plusieurs blips et documents au sein de la Wave.

Un gadget – Gadget : C’est une extension interactive – offrant une interaction avec les contributeurs de la Wave.

Parmi les gadgets on trouvera les jeux, les cartes, la gestion de contacts et de groupes etc…

Dores et déjà, tous les gadgets IGoogle peuvent tourner au sein de Google Wave (y compris celui de votre blog favori… la Chronique du Cybermonde que vous êtes en train de lire), de même pour tous les gadgets dit « OpenSocial » comme ceux tournant sous Facebook ou LinkedIn.

Au travers de Google Wave les gadgets adressent des utilisateurs multiples (ceux constituant la Wave dans laquelle les gadgets se trouvent) se transformant ainsi en Mini « MySpace »…

En résumé des milliers de gadgets existent sont prêts à être inclus dans Google Wave.

Les robots – Bots : Les robots comme leur nom l’indique, sont des participants logiciels au sein de la Wave. Les robots sont à même de fournir des informations à la Wave provenant de sources extérieures (Facebook est une source externe d’information, Gtalk et Twitter en sont aussi).

Les robots servent aussi à inspecter le contenu de la Wave afin d’accomplir certaines actions, comme le reformatage, la traduction automatique etc… Parce qu’ils sont gérés comme des utilisateurs, il suffit de programmer leurs actions en fonction d’un contexte, d’un ensemble d’actions précédentes…

Des robots dédiés à la traduction, la récupération de Tweet, de valeurs boursières, ou encore (et c’est important) au déverminage des applications Google Wave existent déjà…

La vague embarquée – Embedded Wave : Désigne la faculté de pouvoir extraire une Wave particulière pour littéralement l’injecter au sein d’une application tierce comme un blog ou un site web. Cette vague pourra subsister en vase clos, mettant à disposition son contenu, ses gadgets, robots, etc…

Entrons maintenant plus avant dans la description des fonctionnalités dores et déjà dégagées par la centralisation des communications par le serveur Google Wave ou offertes par « design » – par nature – au travers de ce dernier.

Quelles sont les fonctionnalités de Google Wave ?

• Temps réel : Dans la plupart des cas il est possible de voir en temps réel et au caractère près les données entrées par votre interlocuteur et inversement pour lui. C’est extrêmement impressionnant durant un tchat voire un partage et une modification simultanée de documents. Chaque individu voit son propre curseur d’une couleur donnée avancer et générer des données pendant que son ou ses interlocuteurs en font de même.
• Inclusion – « Embedability » : Les Waves peuvent – facilement – être inclues dans un blog ou un site Web, presque comme on le fait pour une vidéo Youtube ou une image.
• Fonctions Wiki : Toute information générée par un individu peut être enrichie par un autre – Toutes les informations, toutes les Waves présentes sur le serveur Google Wave sont partagées par défaut.
• Ajout d’extensions : Comme c’est déjà le cas pour Facebook, tout développeur a la possibilité d’étendre les services de Google Wave, au travers d’une extension applicative permettant d’offrir tel ou tel service,  au travers d’un robot, ou encore une application temps réel complexe.
• Partage de fichiers, de documents, par simple glisser déposer « drag and drop » : Pas de notion de pièces jointes dans Google Wave, on partage ses documents comme on les déposerait sur un support de masse… Pas mal du tout pour une application qui tourne directement au sein d’un « simple » butineur, browser, de web.
• Playback ou « rejouabilité » en bon français (aidez moi à traduire !) : Il est possible pour toutes les Waves de les « rembobiner » afin d’apprécier tout le fil de la conversation visuellement et sémantiquement, dans son ordre chronologique.
• Support du langage naturel, « Natural language » : Google Wave est à même de corriger en temps réel toutes les fautes orthographiques, syntaxiques et sémantiques, ainsi que de les traduire, toujours en temps réel vers un autre langage que celui de l’auteur. L’interlocuteur lui verra apparaître en temps réel les phrases mot à mot dans la langue cible choisi.

Clairement, en termes de fonctionnalités, Google Wave est une vraie bombe à retardement pour tous les éditeurs concurrents de solutions collaboratives… On comprend à la lecture de ses possibilités, pourquoi il déchaine tant de passions.

En quoi Google Wave peut changer notre mode de communication ?

La réponse tient dans cette capture d’écran et dans tout ce que nous avons vus précédemment.
Au travers de cette interface utilisateur les fonctionnalités qui prédominent sont:

• les contacts (panneau de gauche),
• les Waves (panneau central)
• Ainsi que leur contenu (panneau de droite).

Oui ça ressemble à Gmail, mais ce n’est pas Gmail, puisque le contenu, le formatage, les services seront infinis par simple combinatoire de ce qui existe et de ce qui paraitra prochainement.

L’approche en poupées russes me fait vraiment penser à Linux… où tout se combine du niveau le plus bas jusqu’à l’interface utilisateur d’une application.

Techniquement parlant c’est plus qu’élégant car modulaire par nature, ouvert par volonté et par nécessité…

Google pousse un futur standard de communication… sa plateforme, pas le produit en lui même.

Google veut du contenu pour remplir un contenant… le métier restant le même – le « profiling » de données – afin d’y accoler les publicités les plus pertinentes.

Il n’en demeure pas moins que cela restera gratuit, sans nul doute avec le même modèle économique que toutes les offres Google (un modèle payant pour ne pas avoir de pubs, mais les données resteront toujours sur leurs serveurs).

Mais quand on se pose quelques secondes, et que l’on se dit, Google Wave couplé à :

• Google Docs,
• Google Drive,
• Google Picassa,
• Google Notebook,
• Google Bookmarks,

• Google Mail,
• Google Talk,
• Google Voice (qui peut transcrire les messages vocaux pour, soyez en certains, alimenter très prochainement les Waves du Robot « Répondeur téléphonique »),
• Google Maps et le service latitude (géo localisation en temps réel),
• Google Earth,
• Google Books,
• Google Cloud Clipboard,
• Google Calendar,
• Google Tasks,
• Google Sync,
• Google Chrome Frame,
• Google Chrome,
• Google OS,
• Google search ,
• Google Ads,
• Google Analytics (encore un beau candidat pour un Robot Wave),
• Google Apps , contenant naturel des Wave embarqués au travers de Google Site, Google Wiki…

Tout, vraiment tout, absolument tout, peut être chez eux…

Toutes nos données mais aussi nos moyens de les gérer.

Evidemment cela peut faire peur…

Google Wave est il un danger ?

Quand on n’avait que Microsoft tout le monde se plaignait… moi le premier.

Maintenant que nous avons un autre géant en face, et tant qu’ils seront deux, et au moins deux à se faire la guerre, il y a aura compétition et donc un écosystème sain…
Je pense sincèrement que n’aurons pas à craindre l’arrivée d’un « big brother » même malgré lui…

Conclusions

Je ne crois pas que l’on puisse arrêter le progrès…et  ce type d’offre est un réel progrès non seulement technique mas aussi social.

Il permettra à tous (gratuitement) de pouvoir communiquer avec des moyens toujours plus modernes, plus efficaces, plus pertinents, qui ne pourront que faire naître au moins une nouvelle idée, un nouveau produit, et certainnement un autre bébé Google… Le fils désirant manger le père… l’équilibre des forces sera respecté, voire revisité.

Rien ne sert d’avoir peur de la vague, même si cette dernière l’est, effrayante de puissance et de versatilité.

Je crois qu’il est bien plus important d’apprendre à surfer dessus…

Voila vous savez tout ou presque.
Vous passez trop de temps devant votre écran

Au plaisir de vous lire.

Christophe Carvounas