L'e-réputation des marques

Ma chronique hebdomadaire du mercredi soir sur France Info : (il n'y a pas de podcast possible)...

Olivier Emond : Qu’est-ce qui se passe autour des blogs de filles Emery ?

Comme un fait exprès, en même temps que les défilés de mode, les blogs de filles « beauté », cette semaine, font l’objet de complainte de la part de leurs congénères masculins. Par exemple, je vous recommande la note de Chandleyr intitulée : « Blogueur le jour, blogopute la nuit ? Le concept du super-héros 2.0… ».

Olivier : Quel est le problème ?

Le problème, Olivier, est que les marques beauté font des vidéos avec des blogueuses.

Ces vidéos sont mises à la disposition de tout un chacun sur le net.

L’image de ces femmes est donc livrée en pâture sans contrepartie… oui la plupart des annonceurs refusent de payer ces mannequins d’un jour autrement que par des produits de beauté.

A l’inverse, quand elles sont payées, elles ne le mentionnent pas sur leur blog de peur de montrer qu’elles sont sous influence, mais rédige tout de même un publi-rédactionnel !

Dans les deux cas, on trompe son monde !

Olivier : Vous avez des exemples ?

La semaine dernière, deux marques beauté Oenobiol et Nocibé ont fait des opérations de communication. Ces deux annonceurs ont filmé des blogueuses.

On pouvait voir des blogueuses heureuses, contentes et rayonnantes grâce aux produits pour lesquelles elles étaient filmées. Dans ces deux cas, les blogueuses ont été des figurantes presque gracieuses, car elles n’ont été dédommagées que par des produits d’une valeur inférieure à 200 euros… alors que leur visage ont été vus des dizaines de milliers de fois !

Olivier : Existe-t-il une solution pour remettre tout le monde dans le droit chemin ?

Peut être Olivier. Mardi, la Federal Trade Commission, l’agence américaine protégeant les consommateurs des pratiques commerciales douteuses ou frauduleuses, a annoncé qu’elle allait modifier les règles concernant la rémunération sur le net. Elle va même plus loin puisqu’elle veut édicter un nouveau guide de bonne conduite à destination des réseaux sociaux et notamment des blogueurs.

Olivier : Est-ce applicable en France ?

C’est toute la question. Je ne sais pas si les blogueurs français seront très légalistes en l’espèce. En revanche, les annonceurs devraient prendre en compte cette situation car il en va de leur e-réputation !

Il ne faut jamais oublier ce qu’a dit le rédacteur en chef du magazine américain Wired, Chris Anderson : « L’important n’est pas ce qu’on dit de vous, mais ce que Google dit de vous ».