Critique : Duplicity (par Jango)

Synopsis :
L'officier de la CIA Claire Stenwick et l'agent des services secrets britanniques Ray Koval ont quitté leurs fonctions gouvernementales pour le monde bien plus lucratif des affaires où une véritable guerre froide sévit entre deux multinationales. Leur mission ? Obtenir le premier la formule d'un produit qui rapportera une fortune à son entreprise mère.
Pour leurs employeurs - le titan des affaires Howard Tully et l'arrogant chef d'entreprise Dick Garsik - rien n'est hors limite. À mesure que les enjeux s'élèvent, que le mystère s'épaissit et que les coups deviennent de plus en plus sournois, le secret le plus complexe à élucider s'avère être l'attraction grandissante que Claire et Ray ressentent l'un pour l'autre. Alors qu'ils essaient de toujours garder une longueur d'avance, ces deux carriéristes solitaires trouvent leurs plans compromis par la seule donnée qu'ils ne parviennent pas à contrôler : l'amour.

Critique :
Duplicity marquait le grand retour de l’une des actrices les plus populaires des années 90, Julia Roberts. Accompagnée pour la seconde fois par Clive Owen (après l’excellent Closer, entre adultes consentants), elle retrouve un registre qu’elle connait relativement bien, le thriller.
Mais si l’on était en droit d’attendre un film léché avec de paillettes juste ce qu’il faut, le résultat demeure bien en deça de nos attentes et parvient tout juste à contenter les spectateurs en tant que classique divertissement. La faute n’est ici nullement du fait des acteurs (principaux comme secondaires) mais bien à la manière du réalisateur, Tony Gilroy, de mener son histoire.
Usant et abusant des retours en arrières pour nous permettre de découvrir tout au long du film le passé de la relation entre ces deux ex-agents secrets, Gilroy se perd dans une complexité totalement inutile, d’autant que l’histoire de base n’était déjà pas totalement simple à saisir. Une fois le travail cérébral très peu plaisant effectué pour comprendre là où le film souhaite nous emmener, on suit l’intrigue non sans déplaisir mais avec un regard assoupi, le peu d’action et de rebondissements agissant comme des somnifères progressifs. Seuls quelques échanges verbaux savoureux sauront nous faire dévoiler un sourire en coin mais cela pèse finalement bien peu dans la balance.

Le plus énervant dans cette histoire c’est que le scénario demeure bon. L’histoire dispose d’un réel potentiel et, mise entre de meilleures mains, aurait pu donner un résultat je pense très bon voir excellent. La dernière partie, quoiqu’un peu capillotractée contient son lot de retournements de situations jusqu’à terminer avec ses deux personnages principaux en héros fatigués et dépassés. Un parti-pris peu commun à Hollywood où d’ordinaire, gloire est faite quasi systématiquement faites aux « gentils ».  Mais cette courte satisfaction intervient après deux longues heures de zig zag interminables tant et si bien que l’on ne saura même pas vraiment l’apprécier.
Duplicity ressemble à une immense mécanique parfaitement huilée, inutilement complexe et bien peu intéressante à voir fonctionner. Du vite vu vite oublié qui pour un plus petit produit serait passé sans mal, mais au regard des arguments en faveur du film, dire que je reste déçu serait encore trop faible.
Allez, et pour le souvenir, vous pouvez retrouver mon article sur la soirée avant-première du film à laquelle le réalisateur Tony Gilroy, Julia Roberts et Clive Owen avaient participé.

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