Magazine Culture

Mazarine Pingeot : "Le cimetière des poupées"

Par Schlabaya

Mazarine Pingeot :

Le mot de l'éditeur : "Fiction ou fait divers ? Du fond de son cachot, une femme se souvient de la lente descente aux enfers qui l’a menée à l’irréparable : tuer son enfant. Comment elle, la mère dévouée, l'épouse aimante, pilier d’un couple admiré de tous, a-t-elle pu devenir cette impardonnable meurtrière ? Comment a-t-elle pu dissimuler sa grossesse aux yeux de tous, sans que personne ne s’en aperçoive jamais, durant neuf mois ? Quand la folie et le mensonge ont-ils commencé ? Au fil de son tumultueux monologue, c’est la tragédie d’un amour malsain, plus mortel que la gangrène, qui apparaît comme une effroyable vérité. Elle adresse sa longue confession à l’homme, son mari, le seul amour de sa vie. Elle n'est pas sûre qu'il lira sa lettre. Encore moins qu'il veuille tenter de comprendre. Et pourtant, sans se dérober, elle cherche en elle-même les origines de son crime. Elle remonte le temps pour trouver les prémisses de la folie, très loin, quand elle n’était qu’une petite fille – et déjà, un monstre en puissance. Pour son retour à la fiction, Mazarine Pingeot s’attaque avec audace à un sujet troublant. Pari risqué, pari réussi. Aujourd’hui jeune mère comblée, elle confirme un talent étonnant lui permettant de prêter sa voix à une infanticide. Explorant jusqu’au tréfonds les contradictions et les obsessions d’un personnage féminin aussi glacial que désespéré, Mazarine Pingeot écrit un texte bouleversant."

La narratrice de ce court récit se dépeint elle-même comme un monstre. À l'en croire, elle est née mauvaise, et l'infanticide qu'elle a commis découle de sa nature perverse. "Cet acte-là, qui vous horrifie tous, n'est que la conséquence de ma culpabilité", assure-t-elle. Mais, à travers sa confession, se dessine en filigrane l'intense souffrance d'une mal-aimée. Toute sa vie, elle sera la victime des manipulateurs pervers qui n'auront de cesse de la détruire : sa mère d'abord, son mari ensuite. Ces relations toxiques dont elle ne peut se déprendre l'amèneront progressivement à sombrer dans la folie, jusqu'à dissimuler sa grossesse et tuer son nouveau-né pour se prouver à elle-même sa toute-puissance.

Le style haché dont use l'auteure restitue bien les tourments de cette femme, et la confusion mentale dans laquelle elle se trouve. Au fil des pages, on est partagé entre la compassion, l'effroi et la consternation... Surtout, on s'avise qu'il est parfois bien difficile de juger : qui est le plus coupable, de cette femme aimante, mais dépendante et désespérée, de son mari glacial et acharné à la détruire, ou bien encore de sa mère égocentrique et tyrannique ?

Si Mazarine Pingeot s'est inspirée d'un fait divers réel pour écrire ce roman, il s'agit cependant d'une fiction. La personnalité et la vie de ses personnages semble en effet différer sensiblement de celles des protagonistes de l'affaire Courjault.

Quant à la polémique à ce sujet, il me semble qu'elle n'a pas lieu d'être. De tout temps, les écrivains se sont appuyés sur des faits divers pour construire leurs intrigues. Par ailleurs la médiatisation excessive de ce drame a certainement nui à cette famille bien plus que la parution de ce livre...


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Schlabaya 15 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines