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RENCONTRE :: "Internet POUR la création musicale"

Publié le 10 juillet 2009 par Adelap @adelap10
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Le CUBE, Centre de Création Numérique
Ouvert à tous les publics, la mission du Cube est de former les publics aux pratiques artistiques et culturelles du numérique, de soutenir des productions artistiques par la mise à disposition de moyens de création performants…
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… d’offrir au public une programmation artistique présentant la richesse et la diversité des arts multimédias et de favoriser les relations entre les acteurs de la création numérique, de la recherche et de l’innovation technologique.
www.lecube.com
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Après avoir consulté successivement les diffuseurs de musique sur Internet et les représentants des sociétés de gestion collective des droits d'auteur, Nathalie Kosciusko-Morizet, a rencontré, au Cube, ce jeudi 9 juillet 2009, les producteurs, lors de la réunion du Cycle
"Internet POUR la création musicale".
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Favoriser l’épanouissement des nouveaux modèles économiques sur Internet tout en
renforçant l’attractivité de l’offre en ligne pour une juste rémunération de la création
musicale, tel est l’objectif de ce cycle de rencontres lancé, depuis le 14 avril, par Nathalie
Kosciusko-Morizet.
Espace informel d’échanges directs, « Internet POUR la création musicale », a pour
vocation de faire émerger un consensus entre les acteurs de l’économie numérique, les
artistes, les producteurs et les « musinautes » pour aboutir collectivement à une série de
propositions opérationnelles et rapides à mettre en oeuvre. L’idée est de trouver des
solutions qui permettent au marché immatériel de la musique de prendre enfin pleinement le
relais économique du marché physique.
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La plume aux professionnels, Cécile Faou -Cresson, juriste, était présente lors de cette table ronde et nous livre son explication de texte:
Pascal Nègre, président d'Universal, Vincent Frèrebeau, directeur de Tôt ou Tard, Patrick Zelnik, président de Naïve, Yves Riesel, Vice-Président du SNEP, Abeille Music, Qobuz.com. Cinq producteurs influents réunis autour d'une table pour débattre, sous l'égide de Nathalie Koziusko-Morizet, de l'avenir de la musique à l'ère d'internet.
La secrétaire d'État croit beaucoup en ces concertations, genre de brainstormings très politiquement corrects, pour sortir de la spirale infernale de la crise à laquelle est confrontée l'univers de la musique.
En gros une problématique simple : comment inciter le consommateur à préférer les offres de téléchargement légales au piratage ?
Aujourd'hui, malgré la multiplication des offres légales, 95% de la consommation de musique sur internet se fait via des sites de téléchargements illégaux (appelés sites de Peer to Peer).
Idéalement accessibles, ces sites permettent aux internautes de "s'échanger des titres" en mettant chacun à disposition des autres les titres qu'ils possèdent, et ce totalement gratuitement.
Résultat 15 à 20 % par an de baisse des ventes de disques et pour l'instant aucun moyen de compenser financièrement cette perte par les ventes numériques. Autant dire que c'est une manne financière qui disparait. Une problématique sans précédent pour les producteurs de disque, qui n'ont pas la réputation d'être des philanthropes.
Car c'est toute une industrie qui menace de s'écrouler si rien n'est fait : artistes, compositeurs, producteurs... Qui à terme aura intérêt à produire de la musique si aucun revenu n'est engrangé?
A cette question, depuis quelques années, tout le monde s'est attaché à apporter une réponse.
Bien sûr, qui dit gratuité dit publicité. Un exemple, Spirale Frog qui a ainsi essayé le téléchargement de ses morceaux contre une petite salve de pubs pour se mettre en bouche. Échec.
Il a également été question de taxer les fournisseurs d'accès, seul péage incontournable de ce monde de la musique dématérialisée, intéressés plus que jamais à ce précieux produit d'appel qu'est la musique. Mais les fournisseurs d'accès n'ont pas envie de payer...Échec.
On s'est aussi beaucoup posé la question d'une sorte de redevance musique, appelée licence globale, sorte de taxe payée par tous et redistribuée, grâce à un calcul savant à tous les professionnels de la profession. Échec, il faut croire que le calcul était trop savant..
Enfin certains se sont posés la question d'un système d'abonnement proposé par le fournisseur d'accès permettant un accès illimité au téléchargement. Même principe finalement, mais laissant place aux initiatives privées. Même sanction.
Le fait de ne pas avoir Einstein sous la main pour pondre un système de redistribution qui tienne la route a eu raison de ces 2 derniers cas... Alors le renforcement du contrôle s'est finalement imposé comme le seul moyen de mettre un frein à cette vertigineuse descente aux enfers.
Jusqu'à aujourd'hui, les contrôles étaient assez modérés. Mais la profession a demandé à l'Etat, d'une seule et même voix, de durcir les sanctions à l'égard de ces internautes peu scrupuleux.
La loi ADOPI a ainsi vu le jour et devrait être appliqué, après son vote prochain par l'assemblée (le Sénat venant juste de l'avaliser) dès la rentrée. Le principe : un contrôle assidu, des avertissements et des sanctions plus fréquentes, le principal risque encouru étant une suspension de son abonnement internet.
Pascal Nègre rappelle qu'en Suède, le vote d'une loi du même type a redonné le sourire à l'industrie musicale Suèdoise, les effets se faisant sentir très rapidement.
Ceci étant fait (ou quasiment) reste à réfléchir sur cette problématique de l'attractivité de l'offre légale. Curieusement, sur ce sujet, les idées ne fusent pas. Mais quelques réflexions importantes sont venues émailler le débat :
- Avant de parler d'attractivité de l'offre, peut-être pourrait-on s'interroger sur l'accessibilité de l'offre légale. Ou plutôt sur la trop grande accessibilité de l'offre illégale. Les producteurs présents au débat sont tous d'accord : les sites de téléchargement illégal sont proposés trop généreusement par les moteurs de recherche. Et souvent en tête de liste pour tout artiste ou chanson faisant l'objet d'une recherche. N'y aurait-il pas un moyen d'éviter ce phénomène plutôt fâcheux et incitant au piratage.
- Une différenciation de l'offre par la qualité, Yves Riesel s'en fait l'apôtre. Il est en effet étonnant de constater qu'à l'ère du Home Video et du Blue Ray, les consommateurs attachent autant d'importance à la qualité de l'image et du son en visionnant leur DVD préféré et à contrario, se tournent goulûment vers le téléchargement illégal pour leurs musiques préférées, offrant une qualité d'écoute assez déplorable.
Alors une offre légale qui insisterait sur la qualité du son offert, oui, on peut espérer que cela ait de l'impact. Pour certains...
- Patrick Zelnik et Vincent Frèrebeau préfèrent eux prendre le mal à la racine. Si les internautes piratent la musique, c'est qu'il n'ont pas une très bonne image des producteurs, considérés comme des profiteurs parasites, contrairement aux producteurs cinématographiques. Il s'agirait entre autres mesures, de redonner ses lettres de noblesse à cette profession et d'expliquer de manière plus didactique le rôle du producteur et sa part non négligeable dans le succès d'un album.
Une campagne de sensibilisation qui au lieu de claironner "télécharger c'est pas bien", s'attacherait plutôt à valoriser le travail des producteurs et des maisons de disque, voilà qui encouragerait peut-être certains à payer un prix qu'ils considèrerait comme "plus juste".
Cécile Faou -Cresson

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