La première fois que j'ai croisé le peintre
niçois Robert Malaval, ce fut aussi la dernière : peu après son incroyable suite de performances intitulées "peintures express" sur la moquette violette du grand patio de la Maison des Arts de
Créteil, il se donnait la mort.
La deuxième fois c'est au début de l'amour et de l'amitié. Il a toujours été présent, il est jamais parti. Indélébile et pas débile. Immense.
Look de punk... tige au bec... pantalon slim noir... perfecto... santiagues... super speed... Le môme de quinze ans que j'étais n'en sort pas indemne. Il reste perché à la balustrade, regarde le
balais brosse coiffer les jets d'acryliques, la main cracher des paillettes sur fond de rock pur.
Qui est donc ce type ?
Les toiles s'accumulent, certains s'en emparent. On voit des caméras. C'est le bordel. C'est la fin des années Giscard. Malaval a l'air épuisé. Des passants disent "l'art c'est n'importe quoi". On
en mène pas large.
Au Musée des Beaux-Arts d'Angers, jusqu'au 25 octobre, rétrospective Malaval, à deux
heures de Paris, ça vaut le coup, c'est même indispensable.