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Elections européennes : discours de François Fillon au meeting de Paris le 4 juin

Publié le 05 juin 2009 par Frédéric-Michel Chevalier
Le Premier ministre a prononcé un discours majeur lors du meeting de clôture de la campagne européenne de la majorité présidentielle.
"Le Peuple c'est vous" a-t-il lancé à l'assistance, rappelant les enjeux du scrutin et notre responsabilité dans le vote de dimanche.
"L’Europe technocratique n’est pas là nôtre.
L’Europe des directives illisibles n’est pas là nôtre.
L’Europe ouverte à tous les vents n’est pas là nôtre.
L’Europe des paradis fiscaux n’est pas là nôtre.
L’Europe sans frontières n’est pas là nôtre.
L’Europe désincarnée n’est pas là nôtre.
"
Le discours du Premier ministre marque également un véritable crédo Européen, contrairement au MoDem et au Parti Socialiste qui se sont trompés d'enjeu et de débat durant toute cette campagne. "Je me souviens de l'Europe divisée, de l'Europe dominée, de l'Europe appauvrie. Je me souviens de l'Europe obligée de faire silence quand les Grands décidaient de son sort. Je me souviens de Berlin occupé, muré, divisé comme un butin qu'on tire aux dés. Je me souviens du silence de Varsovie et du silence de Prague.
Nous Européens, nous avons failli sortir de l'histoire et devenir pour de bon les pions d'un jeu joué par d'autres.
C'est pourquoi je ne peux concevoir une Europe repliée, une Europe qui ne serait pas souveraine et maîtresse d'elle-même. Le monde s'est trop habitué à une Europe faible que l'on peut traiter avec condescendance.Nous devons relever le défi. Et montrer que nous avons décidé d'être debout et nous mêmes.
"

UMP 2009 Paris : François Fillon
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>> Lire le discours de François Fillon
Script du discours de François Fillon, Premier minsitre
Meeting du 4 juin, Paris Porte de Versailles


Mes chers amis,


Depuis plusieurs semaines, j’entends dire que le peuple Français ne se retrouve pas dans cette élection.J’observe ces sondages à répétition qui tentent fébrilement de sonder le cœur de ce peuple Français.Je vois autour de nous tous nos concurrents conjurer inlassablement ce même peuple Français de sanctionner le Gouvernement.
Mais le peuple français, je le vois ici, dans cette salle !

Le peuple c’est vous, qui êtes là, nombreux et bien décidés à faire entendre la voix de la France dans l’Europe et pour l’Europe.
Le peuple c’est vous, qui en dépit des critiques incessantes de l’opposition et des flèches assassines du microcosme, restez fidèles au Président de la République.
Le peuple c’est vous, qui ne rompez pas le fil de la mémoire.
Sous la terre européenne repose les cendres de tous ceux qui furent emportés par les persécutions et les guerres incessantes qui déchirèrent notre continent.
Nous avons fait l’Europe de la paix, et je vous demande d’être les gardiens de ce privilège qui permet à notre jeunesse de traverser librement les frontières et non plus de combattre et de mourir pour elles.

Le peuple c’est vous, qui n’acceptez pas l’impuissance de l’abstention.
S’abstenir, ce n’est pas seulement choisir le statu quo, c’est offrir à la technocratie le pouvoir de dominer la démocratie.
Enfin, le peuple c’est vous, conscient de ses responsabilités, mais surtout de l’enjeu. Et cet enjeu, loin des arguties techniques et de toutes les scories politiciennes, est d’une clarté aveuglante: l’Europe veut elle, oui ou non, écrire l’Histoire?
Veut elle, oui ou non, se donner les moyens de peser face aux puissances américaine, chinoise, indienne, et demain brésilienne ou russe?
Veut-elle repenser activement le monde plutôt que d’être repensé par lui?
Si, comme nous le croyons, l’Union européenne à vocation à être acteur et non spectateur de la mondialisation, alors l’engagement décidé de la France n’est pas seulement évident, il est absolument décisif.

Devant cet enjeu, toute la majorité présidentielle est rassemblée.

UMP, Nouveau Centre, Gauche Moderne, Progressistes, gaullistes, centristes, libéraux, réformistes des deux bords, nous sommes unis sous la même bannière car nous assumons avec fierté ce que nous avons réalisé depuis deux ans; parce que nous savons aussi ce qu’il nous reste à faire.

Nous avons respecté nos engagements.
Et nous les respecterons jusqu’au bout.
Ce respect des engagements, c’est une exigence pour rétablir la confiance entre les responsables politiques et les citoyens.
C’est une force pour gouverner face aux vents contraires car dans notre démocratie la légitimité des urnes est supérieure à celle de la rue.

Nous avons réformé, même lorsque les oppositions étaient fortes.
Ce fut le cas pour la réforme des régimes spéciaux de retraites.
Au nom de la parole donnée, au nom de l’équité, nous n’avons pas cédé, et ce faisant nous donnons aux yeux de l’Europe une image rénovée du modèle social français.
Ce fut le cas pour l’instauration du service minimum.
Malgré les oppositions, nous avons tenu bon, et dans quelques années plus personne n’osera opposer le droit de grève au droit des usagers. Là encore, en renforçant l’exemplarité de nos services publics nous renforçons, en Europe, leur pertinence face à ceux qui militent en faveur d’une dérégulation sans limites.

Ce fut le cas avec l’autonomie des universités, dont le statut n’avait pas évolué depuis 25 ans.

N’en déplaisent aux jusqu’au-boutistes qui ont pris en otage l’avenir de milliers d’étudiants sans que le parti socialiste ne trouve le courage de les condamner, la réforme de l’autonomie ira à son terme car le haut niveau de formation des générations à venir, le rayonnement culturel et scientifique de nos universités en Europe en dépendent.
Nous ne reculons pas lorsque l’intérêt général est en jeu!
18 de nos universités ont déjà choisi le statut de l’autonomie.
19 le feront au 1er janvier 2010.
En 2012, les 83 universités françaises vivront sous le régime de cette réforme que l’on disait autrefois impossible.

Enfin, comment ne pas évoquer ces résistances absurdes que nous avons dû bousculer pour imposer des principes aussi républicains, que ceux de l’immigration choisie ou de l’impunité face à la délinquance.
Cette immigration choisie, qui fut tant vilipendée par la gauche, nous l’avons mise en œuvre chez nous, et mieux que cela, nous en avons fait adopter les principes par tous nos partenaires européens.
Devant la puissance des flux migratoires, l’Europe n’a pas vocation à se murer, mais elle le devoir de choisir qui elle veut accueillir.

Depuis sept ans, sous l’autorité de Nicolas Sarkozy, la délinquance recule pas à pas.
Mais la culture de la violence est encore là.

Face aux voyous qui jouent avec la vie de nos policiers en leur tendant des embuscades, devant ceux qui s’infiltrent à l’Ecole avec des armes, notre fermeté et notre vigilance seront sans faille.
Nous n’avons pas attendu cette élection pour aborder de front la question de la violence qui n’est ni de droite, ni de gauche, car c’est l’affaire de la République. Ceux qui nous accusent d’«instrumentaliser» cette question, feraient bien de demander l’avis des Français. Et ils feraient surtout mieux de les écouter !

Tout ce que nous avons entrepris depuis deux ans en faveur du travail, de l’innovation, de la fiscalité, nous permet de tenir le choc de la crise économique mondiale dans des conditions moins défavorables que nos voisins européens.
Je ne me satisfais pas de ce moindre mal car je sais que la vie de nos concitoyens est difficile…

Mais je n’ose imaginer où en serait notre pays s’il était dirigé par madame Royale et les socialistes.
Dans cette crise la plus brutale depuis un siècle, je suis fier de servir le Président de la République car face à la tempête, il est l’homme de la situation.
Je suis également fier de servir les Français dont je veux saluer le civisme et le courage.
L’épreuve que nous traversons exige l’unité nationale.
Que l’on soit de droite ou de gauche, patron ou syndicaliste, fonctionnaire ou salarié, entrepreneur ou ouvrier, nous sommes d’abord des Français face à la même épreuve, embarqués dans le même bateau !

Mes chers amis,

Nous avons su nous rassembler pour servir la France.
Nous devons nous rassembler aujourd’hui pour servir l’Europe.
Nous ne distinguons pas l’intérêt national de l’intérêt européen.
Pour répondre à la crise économique internationale, la France a besoin de l’Europe et l’Europe a besoin de la France.
Pour répondre à la concurrence mondiale, pour protéger nos industries et nos emplois, la France a besoin de l’Europe et l’Europe a besoin de la France.
Dans un monde de 6 milliards d’habitants, les 60 millions de Français ont besoin des 400 millions d’européens, et j’ai la prétention de croire que ceux-ci ont besoin de nous.

Nous sommes rassemblés pour l’Europe, mais pas n’importe quelle Europe!
L’Europe technocratique n’est pas là nôtre.
L’Europe des directives illisibles n’est pas là nôtre.
L’Europe ouverte à tous les vents n’est pas là nôtre.
L’Europe des paradis fiscaux n’est pas là nôtre.
L’Europe sans frontières n’est pas là nôtre.
L’Europe désincarnée n’est pas là nôtre.

Avec vous, je me fais une certaine idée de l’Europe, que je ne puis dissocier de celle que je porte de la France.
Ce n’est pas celle des statistiques et des bureaux.
L’Europe, mes chers amis, ça n’est pas qu’une monnaie, ça n’est pas qu’un marché économique, c’est une culture, une histoire, une rencontre entre des nations millénaires et brillantes.
L’Europe, c’est Paris, Madrid, Prague, Londres, Rome, Varsovie, Berlin, Vienne, Athènes: au seul énoncé de ces villes, je sens nos héritages et nos cultures entremêlés circuler dans mes veines de Français.

Je suis Européen parce que, Français, je sais ce que je dois au plus profond de moi aux influences mêlées du monde atlantique et de la Méditerranée.
J’aime ces traditions qui offrent à chacune de nos nations leur éclat. J'aime ces odeurs, ces saveurs, ces paysages différents. Ils sont également miens. Ou plutôt, je suis également fait d'eux.
Je suis Européen parce que, Français, j'aime l'Europe ouverte vers les Amériques, l'Orient, le Maghreb; j'aime les quais de Venise et d'Amsterdam, ceux de la Tamise, où sont venus pendant des siècles s'amasser les richesses et les nouveautés du monde.

Je suis Européen, parce que, Français, j'aime l'Europe curieuse, l'Europe qui rêve des lointains L’Europe de Vasco de Gama, Magellan, Bougainville, Charcot, Monot qui aujourd’hui s’élance vers l’espace.
Je suis Européen parce que, Français, j'aime l'Europe qui prospère et invente; j'aime l'Europe des trains à grande vitesse, des satellites et des fusées, l'Europe des ateliers d'artistes et des grands laboratoires.
Je suis Européen, parce que, Français, j'aime l'Europe des ingénieurs, des entrepreneurs, des architectes, des traditions ouvrières.
Je suis Européen parce que, Français, j'aime l'Europe qui dit non à la tyrannie et qui se soulève à l'appel de la liberté.
Je me sens lié à ces femmes et ces hommes sans nom qui ont relevé la tête et secoué le joug sous lesquels le fascisme puis le communisme les avaient fait plier. Ils sont des millions ces héros anonymes de notre temps que nous croisons sans le savoir dans nos rues et sur nos places.
Et je ne peux concevoir l'Europe sans eux et sans tous ceux qui poursuivent leur combat contre l'arbitraire et le fanatisme.



Je me souviens de l'Europe divisée, de l'Europe dominée, de l'Europe appauvrie.
Je me souviens de l'Europe obligée de faire silence quand les Grands décidaient de son sort.
Je me souviens de Berlin occupé, muré, divisé comme un butin qu'on tire aux dés.
Je me souviens du silence de Varsovie et du silence de Prague.
Nous Européens, nous avons failli sortir de l'histoire et devenir pour de bon les pions d'un jeu joué par d'autres.
C'est pourquoi je ne peux concevoir une Europe repliée, une Europe qui ne serait pas souveraine et maîtresse d'elle-même. Le monde s'est trop habitué à une Europe faible que l'on peut traiter avec condescendance.
Nous devons relever le défi. Et montrer que nous avons décidé d'être debout et nous mêmes.


Depuis deux ans, nous avons rehaussé notre identité nationale dont nous avons toutes les raisons d’être fiers.
L’identité européenne en mérite tout autant, elle qui prolonge le génie de nos nations.

Je crois à la présence d’une civilisation européenne.
L’humanisme.
La tolérance.
La liberté de conscience.
La solidarité.
L’Etat de droit.
La confiance placée dans la science, l’innovation et le progrès.
Toutes ces valeurs disent où commence et s’épanouit l’Europe.
Dans cet esprit, l’élargissement sans fin de l’Europe ne peut être un objectif en soi car il ne peut que diluer l’élan européen.


Voilà pourquoi nous ne sommes pas favorable à l’adhésion de la Turquie à l’Union.
Cela n’est pas une hostilité vis-à-vis de cette grande nation, qui doit être étroitement associée à l’Union européenne.
Mais il faut des frontières à l’Europe, des frontières stables qui permettent de renforcer notre unité et notre identité.

C’est au nom de cette Europe charnelle que je m’engage avec vous.
Mais cette Europe là ne peut se mettre en mouvement que sous une condition: c’est celle de l’Europe politique.
Cette Europe politique, nous avons longtemps douté qu’elle fut possible. En 1970, Henry Kissinger demandait avec ironie : « l'Europe, quel numéro de téléphone ? ».


Eh bien, mes chers amis, durant les six mois de la présidence française de l’Union européenne, Henri Kissinger n’aurait eu aucune difficulté à joindre l’Europe.
Sous notre direction, j’ai vu l’Europe politique se dresser et prendre ses responsabilités.
L’Europe politique, c’est celle qui a agi sans délai pour stopper des faillites bancaires en chaîne qui nous auraient plongés dans une dépression pire que celle de 1929. Et c
C’est elle qui doit mettre un terme à toutes les dérives d’un capitalisme financier qui a perdu sa boussole.
L’Europe politique, c’est celle qui a réussi à élaborer la législation la plus ambitieuse au monde en matière de lutte contre le changement climatique.
Samedi nous célèbrerons nos alliés américains qui ont pris une part décisive à notre libération et nous ont rendu notre avenir.

En 2009 c’est nous, les européens, à la conférence de Copenhague, qui leur montrerons le chemin de cet avenir commun.

L’Europe politique, c’est elle qui, en septembre 2008, alors que la guerre entre la Russie et la Géorgie faisait rage, s’est interposée pour imposer la paix. Et c’est elle qui doit maintenant se donner les moyens militaires de se défendre par elle-même et pour elle-même.

L’Europe politique, c’est celle qui doit bâtir des grands champions industriels européens, comme nous l’avons fait à l’époque pour Airbus ou Ariane.
C’est celle qui doit exiger la réciprocité dans les négociations commerciales avec ses grands concurrents mondiaux car si l’Union européenne est ouverte elle ne doit pas être naïve !


C’est celle qui se doit se donner pour objectif d’être le continent de l’esprit, réunissant les plus grandes universités du monde, en multipliant les passerelles entre les scientifiques et les étudiants.

L’Europe politique, c’est une Europe où le conseil européen n’est pas freiné par l’obsession du consensus.
Lorsqu’il y a des Etats qui veulent avancer, ils ne doivent pas être bloqués par tous ceux qui préfèrent le statu quo.
L’Europe doit agir sur l’essentiel, et, pour le reste, respecter la subsidiarité, c'est-à-dire la liberté des Etats de procéder selon leurs aspirations ou leurs traditions.

Voilà l’Europe en action que nous voulons.
Cette Europe-là a besoin d’être entraînée par des nations décidées.

Parce que je crois à la grandeur de la France, parce que les voix de Victor Hugo, de Clemenceau, du Général de Gaulle se pressent en moi, je ne peux imaginer l’Europe en mode mineur.

Je vous demande d’être le parti de la France et de l’ambition européenne !
Pourquoi vous plus que d’autres ?
Parce qu’autour de vous l’enjeu européen est d’abord et avant tout un enjeu politicien.
A l’extrême gauche, la vision européenne n’est que la doublure de l’Internationale marxiste !
A l’extrême droite on rêve encore d’une Europe hérissée de postes frontières alors même que la France figure parmi les premiers exportateurs agricoles et industriels au monde !
Au MODEM, c’est l’élection présidentielle tous les jours.


François Bayrou aligne les discours, pendant que nous agissons. Il célèbre ses postures, tandis que nous prenons nos responsabilités devant le pays.

Quant au parti socialiste, il reste fidèle à lui-même: divisé et hésitant.
Il y a quatre ans, l’opposition a été incapable de serrer les rangs autour du traité constitutionnel européen. L’an dernier, elle fut tout aussi incapable de saisir l’occasion offerte par le traité simplifié de Lisbonne – qui, heureusement, a été voté sans elle.
Aujourd’hui comme hier, le parti socialiste est déchiré, désemparé, ne sachant plus à quel vent se vouer.
Il n’a plus comme pour seul slogan: sanctionner le Gouvernement et le Président. «Sanctionner»: voilà leur projet pour l’Europe, voilà leur ambition pour la France ! Vaste dessein !


En cette fin de campagne, je vois bien ce qui nous distingue de l’opposition.
Nous sommes unis pour l’Europe, ils sont hantés par leurs querelles internes.
Nous avons fait nos preuves à l’occasion de la présidence française de l’Union, ils ont trouvé le moyen d’en contester le succès.
Nous sommes pour une Europe politique, ils sont contre le Président de la république.
Nous sommes pour la mise en œuvre du traité de Lisbonne, ils en sont encore à regretter leur plan B.
Nous sommes pour une Europe avec des frontières stables, ils sont incapables de les fixer.
Nous sommes clairs sur l’adhésion de la Turquie, ils sont ambigus.
Nous sommes pour une Europe sociale, ils sont pour une Europe socialiste.



Nous sommes dans l’action pour la France et pour l’Europe, ils sont dans l’opposition systématique.
Les Français jugeront qui de nous ou d’eux sont les plus crédibles.

Il nous reste, mes chers amis, trois jours pour convaincre, entraîner et rassembler.
J’appelle les Français qui depuis si longtemps croient viscéralement à la construction européenne à nous rejoindre.
Je les invite à nous juger sur nos actes et à cet égard la présidence française de l’Union européenne parle pour nous.
Je m’adresse aux souverainistes avec lesquels je partage bien des convictions pour leur dire de ne se tromper ni de combat, ni d’époque :
Aujourd’hui, pour défendre les intérêts d’une France forte, notre patriotisme doit être mis au service d’une Europe décidée.

J’invite enfin tous ceux qui hésitent à aller voter à ne pas s’abstenir.
Je ne stigmatise nullement ceux qui ont des doutes et je ne me départis pas d’un regard lucide sur les errements de la construction européenne.
L’Europe n’a pas besoin d’être idéalisée pour être respectée pour ce qu’elle est: c’est à dire une aventure humaine, avec ses faiblesses et ses forces.
Je dis simplement à ces Français: vous voulez une Europe utile? Dictez lui des objectifs clairs.
Vous voulez une Europe forte? Donnez lui une légitimité forte.
Vous voulez une Europe démocratique? Agissez en citoyens.
Vous redoutez la prétendue technocratie bruxelloise? Renforcez par votre vote les instances élues du Parlement européen.

Vous voulez une France pour l’Europe et une Europe pour la France? Alors votez pour les listes de la majorité présidentielle !

Le général de Gaulle l’a souvent rappelé, le poids du passé pèse sur nos épaules.
Il influence nos décisions. Mais jamais il ne nous interdit le rêve, ni l’audace !
Quand je compare l’Europe moderne à ce qu’elle était hier, je vois les résultats de cette audace.
Je vois des hommes qui ont brisé avec une tradition millénaire de conflit et de violence.
Je vois 27 pays soudés autour d’une monnaie unique et protectrice. 27 jeunesses appelées à grandir ensemble, sans défiance.
27 peuples unis qui nous interdisent de jouer les blasés, les indifférents.
Si nous voulons faire vivre le rêve européen, si nous voulons qu’il ait les couleurs de la France, nous avons un devoir d’engagement.

L’Europe que nous voulons prolonge la France que nous aimons.

Je suis un patriote et c’est pourquoi, mes chers amis, pour grandir et renforcer notre nation, je choisis l’Europe !
Je la choisis avec vous, vous qui êtes les héritiers des plus belles espérances françaises, ces espérances qui furent toujours mises en partage et qui ont pour noms la liberté, l’égalité et la fraternité ! Vous qui donnez à la France le courage des réformes ! Vous qui offrez aujourd’hui à l’Europe le courage de l’action !

Avec le Président de la République, avec tous ceux qui m’entourent, je vous demande de vous engager pour le drapeau tricolore et pour le drapeau étoilé, car ils symbolisent tous deux la fierté de notre nation et la force de notre union.
Vive la France et vive l’Europe.



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