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Welcome

Par Giuglio
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Réalisé par Philippe Lioret
Avec Vincent Lindon, Firat Ayverdi, Audrey Dana
Film français.
Genre : Drame
Durée : 1h 50min.
Année de production : 2008
Distribué par Mars Distribution

Synopsis:
Pour impressionner et reconquérir sa femme, Simon, maître nageur à la piscine de Calais, prend le risque d'aider en secret un jeune réfugié kurde qui veut traverser la Manche à la nage.



Mon avis:
Un jeune Kurde de 17 ans bloqué à Calais après un premier essai raté de passage clandestin vers l'Angleterre se met en tête de traverser la Manche à la nage.
Il veut rejoindre son amoureuse et la sauver d'un mariage forcé.
Un maître nageur du coin (Vincent Lindon) qui vient de divorcer décide de l'aider.

Ce drame social tourné au plus près du réel est porté par cette histoire romantique, le talent de Vincent Lindon et celui du jeune Firat Ayverdi.
Le film dépasse la masse des reportages sur le sujet et nous touche véritablement au coeur.
Il nous donne à voir une réalité que le spectateur a plutôt tendance à imaginer qu'à connaitre ; à défaut de le vivre au quotidien.

Philippe Lioret éclaire véritablement par le menu détail notre regard sur la question de l'immigration clandestine et des laissés pour compte.
Tout y est: le désespoir des clandestins, l'indifférence, la discrimination, l'hostilité de certains habitants, les associations menacées de disparaître, notre police qui ne s'illustre guère à l'occasion par ses actions etc etc.

Ce film sort en pleine polémique entre le réalisateur et le ministre actuel de l'immigration Eric Besson (transfuge du parti socialiste actuellement au gouvernement).

Toute un "pataquès" pour un propos (qui semble-t'il a été largement déformé) tenu à la presse par le réalisateur.
Il déclarait que son film aurait pu tout aussi bien se dérouler à une autre époque en particulier pendant la période de la seconde guerre mondiale.
Ce qui me paraît totalement juste puisqu'il parle du contenu de son film et que celui-ci pourrait facilement se retrouver à de multiples époques de l'histoire de notre pays.
Le ministre piqué au vif s'en prend désormais à lui en qualifiant de diffammant sa comparaison avec les raffles des juifs (on n'en sort pas de ces accusations permanentes, de ces susceptibilités feintes ou réelles)
Qu'on le veuille ou non un parallèle entre les deux périodes peut être fait, ne serait-ce que dans les formes.
On ne discrimine plus les juifs dans le cas présent mais les pauvres qui n'ont plus le droit de circuler d'un pays à l'autre ; ce qui sur un plan humain qu'on le veuille ou non est "liberticide" et discriminatoire.

Déjà avant la création de ce ministère beaucoup l'avaient trouvé peu reluisant, nous rappelant vaguement de tristes moments de notre histoire.
David Fontaine dans le canard enchainé conclue son article à propos de ce très beau film:
(...)Le ministre Eric Besson qui l'attaque ne s'y trompe pas: le réalisateur Philippe Lioret réussit ici un puissant film engagé montrant comment des vies humaines se brisent sur l'écueil de la politique de "fermeté"(...)

Ce film tombe à propos quelques semaines après celui de Costa Gavras "Eden à l'ouest"(voir note).
Il vient de manière intelligente nous éclairer sur la question douloureuse de l'immigration et sur celle de la liberté de tous de circuler.
A voir absolument!


Vidéos:

Welcome sur Comme Au Cinema


Biographies:
Philippe Lioret

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Réalisateur, Scénariste, Mixage, Ingénieur du son français
Né le 10 Octobre 1955 à Paris (France)
Actuellement au cinéma dans : Welcome, Pas d'histoires ! 12 regards sur le racisme au quotidien
C'est en tant qu'ingénieur du son que Philippe Lioret se fait connaître du monde du cinéma. Il est ainsi au générique d'une vingtaine de films, du Y a-t-il un Francais dans la salle ? de Mocky (son premier film, en tant qu'assistant, en 1982) à Nord de Xavier Beauvois (1992), en passant par La Lectrice de Deville, Une époque formidable... de Jugnot, ou même Beyond Therapy de Robert Altman.

En 1993, Philippe Lioret réalise son premier long-métrage, Tombés du ciel, qui conte les mésaventures de Jean Rochefort dans l'aéroport de Roissy. Dès ce premier essai très remarqué - et primé à San Sebastian-, le cinéaste montre sa capacité à mêler avec finesse le comique de situation à la critique sociale, qualités que l'on retrouve dans son film suivant, Tenue correcte exigée, avec cette fois pour cadre un grand hôtel dans lequel virevoltent Elsa Zylberstein et Jacques Gamblin.

Jacques Gamblin forme, avec une radieuse Sandrine Bonnaire, le couple vedette du troisième opus de Lioret, Mademoiselle, brillante comédie romantique qui séduit la critique et le public en 2001. Trois ans plus tard, le cinéaste opte pour une veine plus mélancolique avec L'Equipier. Bâti en flash-back autour d'un secret de famille, ce vibrant mélodrame fait une nouvelle fois la part belle aux acteurs : une nouvelle fois Sandrine Bonnaire, aux côtés de Philippe Torreton et Gregori Derangère. En 2006, Philippe Lioret noircit le trait en signant le drame Je vais bien, ne t'en fais pas, emmené par une intense Mélanie Laurent. Il revient en 2009 avec le drame social, Welcome, première collaboration du réalisateur avec l'acteur Vincent Lindon, qui interprète avec brio un maître nageur entraînant un jeune réfugié kurde souhaitant traverser la Manche à la nage.

Vincent Lindon:
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Réalisateur, Acteur, Scénariste français
Né le 15 Juillet 1959 à Boulogne-sur-Mer, Pas-de-Calais (France)
Actuellement au cinéma dans : Welcome, Pour elle, La Belle verte
Fils d'un riche industriel et neveu de Jérôme Lindon, le fondateur des Editions de Minuit, Vincent Lindon débute dans le cinéma comme aide-costumier sur Mon oncle d'Amérique. Après un séjour aux Etats-Unis et une expérience de journaliste au quotidien "Le Matin", il choisit la voie de la comédie. Francis Huster, un de ses professeurs au Cours Florent, le recommande alors à Paul Boujenah, qui offre à l'acteur son premier rôle, celui d'un inspecteur, dans Le Faucon en 1983.

Vincent Lindon enchaîne bientôt les seconds rôles dans quelques oeuvres marquantes des années 80 comme Notre histoire de Blier en 1984, 37°2 le matin de Beineix en 1986 ou encore Quelques jours avec moi de Sautet, dans lequel il incarne le petit ami de Sandrine Bonnaire, en 1988. Cette année-là, il est pour la première fois la tête d'affiche d'un film, L'Etudiante de Claude Pinoteau. Il y campe un musicien bohème amoureux de Sophie Marceau, une prestation qui lui vaut le prix Jean Gabin un an plus tard. Il y a des jours... et des lunes marque en 1990 le début d'une fructueuse collaboration avec Claude Lelouch qui se poursuivra avec l'ambitieux La Belle histoire et la comédie à succès Tout ça... pour ça ! en 1993.

L'acteur forme avec son vieux complice Gérard Darmon un tandem de paumés attachants dans Gaspard et Robinson de Tony Gatlif en 1990, mais c'est une autre histoire d'amitié sur fond de chômage qui apporte à Vincent Lindon la consécration : La Crise de Coline Serreau. Face à Patrick Timsit en clochard envahissant, sa composition de cadre déprimé lui vaut une nomination au César du Meilleur acteur. On le retrouve alors au générique de plusieurs films à résonance sociale comme ceux de Pierre Jolivet -le polar Fred et la comédie Ma petite entreprise, pour laquelle il est de nouveau nommé au César en 2000- ou Chaos, nouveau succès de Serreau.

A l'aube des années 2000, Vincent Lindon est l'un des comédiens les plus sollicités du cinéma français. En 1997, Benoît Jacquot lui ouvre les portes du cinéma d'auteur avec Le Septieme Ciel, radiographie d'un couple dans lequel l'acteur donne la réplique à Sandrine Kiberlain. Acceptant un périlleux rôle de travesti dans L'Ecole de la chair du même Jacquot, il est dirigé par l'exigeante Claire Denis dans Vendredi soir en 2002. Vincent Lindon n'en continue pas moins de briller dans la comédie, comme en témoignent ses prestations dans Belle Maman (1999), Mercredi folle journée de Pascal Thomas, Le Coût de la vie (2003) ou encore, en 2004, La Confiance règne de Chatiliez.

Avec La Moustache d'Emmanuel Carrère (2005), il incarne un homme en quête d'identité après avoir rasé la moustache qu'il a toujours portée. Il campe de nouveau un personnage sensible avec Selon Charlie de Nicole Garcia, où il interprète le séducteur d'un village parmi six autres destins entrecroisés. Il retrouve l'année suivante Sandrine Bonnaire pour Je crois que je l'aime, de l'un de ses réalisateurs fétiches, Pierre Jolivet. En 2007, il donne à nouveau la réplique à Emmanuelle Devos (après La Moustache) pour Ceux qui restent, où tous deux incarnent les conjoints de personnes malades. Il aborde un registre plus léger en 2008 en donnant de la voix pour le film d'animation Chasseurs de dragons, et traverse ensuite la Manche pour interpréter un jeune divorcé tombant amoureux de Virginie Ledoyen dans la comédie romantique Mes amis, mes amours.

Après avoir fait sortir Diane Kruger de prison dans le premier film de Fred Cavayé, Pour elle, Vincent Lindon se glisse dans la peau d'un maître nageur pour les besoins de Welcome, sa première collaboration avec Philippe Lioret.

Firat Ayverdi
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Ce jeune acteur dont c'est le premier film n'a pas encore de biographie disponible

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