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Nouveau «COUAC ! COUAC !» : François Fillon désavoue Rachida Dati sur l’emprisonnement à 12 ans…

Publié le 06 décembre 2008 par Kamizole

francois-fillon-vs-dati-dec-2008.1228549319.jpgDécidément, ça défouraille sévère dans la majorité… Ils peuvent bien se moquer de la pétaudière (tout à fait réelle) du Parti Socialiste mais le spectacle qu’ils nous donnent - sur fond de cacophonie permanente - devraient les inciter à plus de retenue. On ne compte plus les “COUAC ! COUAC !” qui émaillent les différends entre les communications gouvernementale et ministérielle.

C'’est sans nul doute le résultat de la “méthode” Sarko : de l’agitation permanente, des domaines de compétence éclatés entre plusieurs ministères dont il met les titulaires de la charge en compétition permanente, des projets de loi bâclés à chaque fois que Nicolas Sarkozy émet une “idée” : entendre ce que certains nomment ses “fumigènes” et que pour ma part je qualifie de “fumeux” !

Ajouté à son extrême capacité à faire feu de tout bois sur fond de son délire sécuritaire allié à la compassion de pure façade : Sarko, le gouvernement et les parlemen-taires ne travaillent plus dans le rationnel mais uniquement dans l’émotionnel, la réaction instantanée à tous les drames et problèmes de société.

Dans d’autres cas, ce sera la nécessité de remplir les caisses de l’Etat pour ensuite les mieux vider au profit des possédants, des banques et grandes entreprises du COUAC-40…

D’où des “ballons d’essai” et autres COUAC ! COUAC ! qui se font entendre dès lors que l’opinion publique est bien montée au créneau… obligeant ensuite Fillon, Sarko et consorts à de piteux exercices de “rétro-pédalage”… ils ne doivent pas manquer de bons jarrets !

J’avais entendu hier soir sur France-Info François Fillon affirmer qu’il était «totalement hostile» au fait que l’on puisse mettre un enfant en prison dès 12 ans, réaffirmant «qu’il y a d’autres solutions pour traiter les cas les plus extrêmes de violence concernant les enfants de 12 ans»… Ce que j’exprimais dernièrement.

Ce faisant, il désavoue Rachida Dati qui affirmait que «les juges pour mineurs doivent pouvoir disposer d’une palette de réponses adaptées» allant jusqu’à «l’incarcé-ration.» !Au passage, il cloue également le bec à Frédéric Lefebvre, prolixe porte-parole et député UMP qui comme la Garde des Sceaux prétendait qu’il s’agissait d’une mesure de bon sens !

Les citations sont empruntées à l’article paru ce matin sur le site de “20 minutes” : Fillon «totalement hostile» à l’emprisonnement dès 12 ans

Mais, prudence ! Ne crions pas victoire trop tôt car comme le souligne François Fillon il s’agit d’un débat ouvert notamment à la demande Nicolas Sarkozy «sur la rénovation du texte qui concerne la majorité pénale».

Instruite par l’expérience depuis juin 2007, je suis prête à parier que les volontés de Nicolas Sarkozy – Rachida Dati n’étant que «la voix de son maître» ! – étant des ordres pour certains, il se trouvera bien quelque parlementaire zélé pour «pondre» un amendement qui placera la prison comme seul remède à la violence des enfants de 12 ans…

Et ce sera comme les «peines planchers» : les juges pour enfants n’auront que le choix de s’incliner… ou d’être convoqués – et tancés ! - à la chancellerie par Rachida Dati ou un de ses sous-fifres.

Peu à peu, les juges du siège, en principe inamovibles et indépendants du pouvoir, perdent leur pouvoir d’appré-ciation au cas par cas. L’indépendance des magistrats devient un mythe (elle aura existé dans un temps ancien !). Elle ne saurait exister s’ils ont, en quelque sorte, “compétence liée” : qu’il ne leur est possible de statuer que dans les stricts termes prévus par la loi.

Or, si vous ouvrez un Code pénal, vous y remarquerez que le “quantum” des peines - l’empriisonnement comme les amendes - prévues pour chaque infraction est situé dans une fourchette entre le minimum et le maximum. Ce qui met à mal, soit dit en passant, le principe de “peines planchers” de Sarko et Dati : elles existaient déjà ! Sauf qu’à cet égard, les juges judiciaires ont toujours pu, en appréciant l’infraction, les circonstances et la personnalité du prévenu, adapter les peines : en accordant un sursis, en substituant un travail d’intérêt général à la prison, etc…

Ce dessin magnifique de Rimbus dont je ne peux que recommander le blog…

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