Marion Touitou : directrice de casting, entre comédiens et réalisateurs

Directeur de casting. Responsable de distribution artistique (RDA), selon l'actuelle dénomination. Un rôle primordial dans un film. La personne qui doit trouver les comédiens mais aussi dénicher les corps et visages qui peuplent le 7e art. Le directeur de casting doit donc avoir l'œil et savoir donner la réplique. Marion Touitou, 37 ans, revient sur cette profession, qu'elle exerce depuis 15 ans.

Comment êtes-vous devenue directrice de casting ?

Le premier film sur lequel j'ai travaillé est Les patriotes d'Eric Rochant. J'étais en fac de lettres et je m'ennuyais ferme. Mon frère, qui faisait le casting de ce film, m'a proposé de l'assister. J'ai accepté tout de suite. La préparation de ce film a été très longue et m'a permis d'apprendre beaucoup. J'ai donc assisté mon frère au casting puis, sur le tournage, pour lequel j'étais stagiaire mise en scène. Ensuite les films se sont enchaînés. J'ai fait plusieurs films comme responsable de la figuration puis je me suis occupée du casting des rôles. Je n'ai donc pas fait d'études de cinéma et j'ai appris au fil des films, sur le terrain.

Quel est votre rôle exact ?

Un responsable de la distribution artistique lit et analyse le scénario, établit une présélection, consulte les agents artistiques, propose des comédiens au metteur en scène et participe au choix final en collaboration avec le metteur en scène et le producteur.

Comment s’organisent vos journées ?

Mes journées s'organisent différemment selon les films, entre rendez-vous avec le metteur en scène, rendez-vous avec des comédiens, séances d'essais, visionnage de films, appels des agents artistiques, etc.

Comment se déroule le travail avec les acteurs ? Et quelles relations entretenez-vous avec les réalisateurs ?

J'aime beaucoup travailler avec les comédiens lors des essais et j'aime aussi beaucoup être présente au début de la préparation d'un film, collaborer avec le metteur en scène, voir le projet évoluer, prendre forme, voir les personnages s'incarner. Mes relations avec les réalisateurs varient beaucoup selon les situations et les personnalités. L'écoute est à mon sens un aspect important de ce métier. Il faut savoir comprendre les attentes du metteur en scène et s'adapter à son univers, ses goûts, ses envies. Le travail avec les comédiens doit se dérouler dans une relation de confiance. Il est important que les comédiens se sentent le mieux possible lorsqu'ils viennent passer des essais.

Comment trouvez-vous les figurants ? Vous arrive-t-il d’en recontacter certains ?

Il m'arrive que très rarement maintenant de trouver des figurants mais lorsque je m'occupais d'en recruter je m'adaptais également aux besoins du film, aux désirs du réalisateur. Les figurants peuvent être des comédiens ayant besoin de cachets, des personnes utilisant ce moyen pour arrondir leurs fins de mois, des retraités dont c'est le passe-temps, des passionnés de cinéma, etc. Il arrive aussi de faire du "casting sauvage", c'est-à-dire d'aller chercher des gens dont le profil nous intéresse mais qui ne se sont pas présentés spontanément ou qui n'y avaient jamais pensé avant qu'on leur propose de faire de la figuration. Lorsque je m'occupais de recruter les figurants, il m'arrivait de faire appel aux mêmes personnes d'un film à l'autre si leur profil correspondait à ma recherche. C'est très agréable de retrouver des gens auxquels on fait confiance et que l'on apprécie !

Quelle est votre actualité ?

Je travaille actuellement au casting de La Grande Vie d'Emmanuel Salinger, une comédie avec Michel Boujenah, Laurent Capelluto, Maurice Benichou, Fréderique Bel, Bernard Le Coq ou encore Hélene Fillières.