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L'arbre

Publié le 15 novembre 2008 par Didier54 @Partages
J'ai découvert sur le tard l'importance de l'arbre dans ma vie. Ma Lorraine en est peuplée Comme elle peuplée de rivières douces qui serpentent et de prairies.
C'est sur les coups de 20 ans que je me suis aperçu, comme de manière indéfectible, j'avais besoin de la présence de l'arbre non loin de moi.
Je débarquais dans le sud de la France. Un vieux rêve qui s'y accomplissait et qui a vieilli trés vite. Mort né. J'ai rencontré le soleil. Certes. Mais avec, le mat et le brun de la poussière. L'arbre m'a manqué. Trés vite. Trés fort. Viscéralement.
Ô, il y en avait, des arbres, dans cette Provence, mais ce n'étaient pas des vrais, ce n'étaient pas les miens. Ce n'étaient pas ces sapins, hêtres, marroniers, chênes, pommiers, mirabelliers. Ce n'étaient pas des silhouettes fortes et soudées réunies en forêts ou trônant dans des prés. Leur présence n'avait rien de paisible. Ou de rassurant. J'ai cependant souffert dans les Maures, après un terrible incendie et une paysage lunaire.
Je suis revenu au pays, à cette époque et ce fut bienfaisant d'à nouveau retrouver la proximité de l'arbre dans le paysage. La provence m'a fait aimer la Lorraine.
Quelques années plus tard, nouveau départ, vers l'ouest de la France cette fois. L'arbre y est différent, n'y est pas le même. Présent mais moins. Nous étions plutôt dans du bocage, que j'ai appris à aimer. Je me suis rendu compte que l'air de rien, souvent, mes balades me conduisaient là où il y avait l'une des rares forêts du coin. J'adorais une route qui nous conduisant de l'ouest vers l'est : entre Bourges et Chaumont. On ne fait que traverser une forêt. Sur des dizaines et des dizaines de kilomètres. Fascinant. Et flippant la nuit. La trouille du vol plané de la biche.
Mes lieux de prédilection, les histoires qui me parlent, les films qui me plaisent, il y a souvent de l'arbre dans les parages. L'arbre asseoit un paysage, pose le temps, est un hymne à la vie. Quand ma femme m'a appris qu'elle était enceinte, ma première pensée fut : J'ai envie de m'acheter une forêt.
Les soirs, en rentrant du travail, et qu'il ne fait pas nuit, j'ai ce bonheur immense et renouvelé de plonger mon regard fatigué dans les branches et les troncs d'arbres chez qui nous habitons. J'ai toujours une pensée pour ce temps qui s'est posé là, né du vent ou déposé par l'homme, ce tronc qui a grandi là, et qui a si belle allure. Si fière allure.

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