Un toit garanti à proximité de l’exploitation pour toute une masse salariale… Autre époque, autres temps mais même solution : face aux problèmes de transports et aux prix exorbitants du mètre carré habitable dans les Alpes-Maritimes, le groupe Cari se lance dans la promotion immobilière pour loger ses cadres. Georges Dao, son président s’explique : « Le problème du logement, crucial sur notre territoire, rend difficile le recrutement de compétences extérieures au département ».
Le leader azuréen du BTP cherche ainsi activement un terrain où ériger des bâtiments estampillés HQE (haute qualité environnementale). Ces logements neufs seraient commercialisés en priorité auprès de ses salariés. Le tout à des tarifs pour le moins attractifs : « 2800 à 3000 euros le m² » assure le dirigeant. En 2007, selon les chiffres de l’Observatoire Immobilier d’habitat, il fallait en moyenne mettre 5400 euros sur la table pour se payer un m² habitable neuf dans le département.
« Le capital humain est essentiel »
Aux commandes de Cari depuis 2002, Georges Dao forge son groupe à l’aune du concept de la « responsabilité sociale des entreprises », très tendance. Sur un secteur qui manque cruellement de main d’oeuvre, l’homme a surtout pris conscience du poids de l’image pour attirer de nouveaux talents. « Le capital humain est essentiel dans notre métier », se défend-t-il. « Nous devons recruter, former, conserver nos équipes…et pour cela l’entreprise doit aller plus loin et se préoccuper de l’environnement de vie de ses salariés. »
Cari ne s’arrête donc pas là : une crèche d’entreprise devrait être intégrée à son futur siège social, une contribution est également apportée au plan de déplacement interentreprises (PDIE) de Sophia Antipolis. Autre initiative remarquée : le retour des exercices d’échauffement matinaux pour le personnel de chantier, qui semblent réduire le taux d’accidents du travail. Il ne manquerait plus qu’une étoile rouge sur uniforme pour se croire en pleine Chine maoïste !
Un cas isolé ? Pas vraiment. La Poste a signé ce printemps pour la construction de logements sociaux destinés à ses effectifs dans le quartier de Nice Saint-Barthélémy. Le tout financé via une coopérative HLM lancée en 2006, « Poste Habitat ». En attendant l’arrivée de quatre projets similaires, encoreà l’étude dans le département. L’an passé, sur 176 demandeurs, cette entreprise publique (encore pour quelques temps) a ainsi logé 66 de ses postiers. La démarche semble faire son chemin dans les comités de direction de certaines grandes sociétés… Qui a dit que l’Histoire était un éternel recommencement ?
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