La CIA en Irlande

Ou … “la malédiction d’Edgar“

L’Union Européenne (UE) mène actuellement une enquête sur le NON Irlandais au traité de Lisbonne, au printemps dernier. Le quotidien allemand Spiegel en fait largement écho. Pour l’UE ce NON serait “curieux” et entaché par une campagne outrancière et ruineuse menée par une association nommée “Libertas”, dirigée par un certain Declan Ganley. Ce dernier se préoccupe “de l’Europe des valeurs traditionnelles” … tout un programme en effet.
Là ou l’histoire se complique, c’est que l’association qu’il préside, jusqu’ici relativement économe, pas un sou dépensé en 2007, est devenue très dispendieuse en 2008, année du vote irlandais, avec quelques 2 millions d’euros dépensés : affiches, annonces dans les journaux, spots TV etc.
“Dites NON au traité” …
L’Union Européenne cherche l’origine des fonds ? Jean-Pierre Jouyet, ministre français des affaires européennes, demande “la transparence totale”. L’enquête se porte sur les autorités irlandaises, mais aussi en direction de Washington et au congrès américain. Bon courage!
Le fameux Ganley entretiendrait, professionnellement, des liens très étroits avec “le complexe militaro-industriel” étasunien. Bin alors! Et … La CIA serait peut-être derrière toute cette campagne. Oh lala !

En effet Ganley dispose d’un “fonds d’investissement” (qu’en reste-t-il actuellement ?) dans le conseil d’administration duquel figure James Woosley, ex-chef du service de renseignements américain, et il siège aussi aux côtés de deux amiraux américains et d’un proche conseiller de Georges Bush.
Cohn-Bendit, n’hésite pas à déclarer “qu’aux États-Unis existe des forces et des gens prêts à payer pour déstabiliser l’Europe.” Ça on savait.
Trouver l’origine des fonds d’une association ayant fait campagne pour le NON … Très bien, on ne peut jamais se plaindre d’en savoir plus sur la provenance de l’argent des “campagnes électorales”. Il serait d’ailleurs souhaitable, dans le même esprit, que l’UE mène ce genre d’investigation sur les financeurs du OUI ici ou là, y compris des fonds européens utilisés à cet effet (journaux, sites, spots etc.), de fonds souvent institutionnels. J-P Jouyet a bien déclaré “transparence totale” !
Au demeurant, la procédure est habile, en démontrant une telle relation “coupable”, l’UE donnerait ainsi à l’exécutif irlandais “l’ouverture” nécessaire pour faire revoter sur ce pauvre traité ainsi condammné par les services secrets. Mon Dieu que la démocratie est un exercice difficile et de plus en plus délicat. Hoover est mort, mais la CIA est toujours là et peut encore “servir”. En passant, rappelons que ce “brave” Edgar Hoover n’a jamais apprécié les irlandais.

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