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Le Football français a la tête à l’envers

Publié le 23 septembre 2008 par Pierre

Comme en témoignent les résultats médiocres de ses clubs dans les compétitions européennes et la dérive de son équipe nationale, le foot français a les jambes malades. Mais tout ne viendrait-t-il pas de la tête ou des têtes de cet énorme hydrocéphale ronronnant ?

Le Fédération et la Ligue de foot, aidées de ses bras armés ont en effet cumulé ces derniers temps les bévues et démonstrations manifestes d’incompétence. Deux événements ont particulièrement marqué l’actualité.
La Commission de discipline ou le curseur vacillant de la morale.

Il y eut d’abord l’affaire Kébé, ce joueur noir du Sporting club de Bastia victime d’insultes racistes, suivie de la fameuse banderole déployée dans les tribunes du Stade de France à l’occasion de la dernière finale de la Coupe de la Ligue, injuriant cette fois la communauté Ch’tie. La commission de discipline de la Ligue, autrefois exclusivement chargée de régler les différends sportifs (et composée pour cette raison d’anciens acteurs du foot, et non de juristes), choisit dans les deux cas de punir le club dont les auteurs des méfaits sont supposés être des supporters.

Lorsque dans l’intervalle, J.M Furlan, entraîneur du Racing Club de Strasbourg inonde de propos xénophobes le joueur italien de l’Olympique Lyonnais Fabio Grosso, la commission, opte cette fois pour le non-lieu.
Le racisme serait donc plus condamnable que la xénophobie et le peuple du Nord plus sensible que celui d’Italie ? Les nuances de la morale et surtout sa qualification semblent échapper aux éminences de la Ligue, relayées par celles de la Fédération. L’affaire est ennuyeuse mais part d’un bon sentiment. Seulement voilà, au-delà de se tromper dans la qualification de l’acte fautif, la commission s’est également trompée de coupable. C’est en tout cas ce qu’affirme un jugement en recours contentieux déposé par le Paris-Saint-Germain devant le Tribunal administratif, disposant que seuls les auteurs physiques du message sur la banderole devaient être tenus pour responsables. A cette occasion, les instances du foot représentées notamment par Gervais Martel commettront l’incroyable incivilité de contester dans la presse la décision d’un Tribunal souverain et républicain. L’incompétence et la bêtise n’ont fait que croître dans cette affaire, jusqu’à la honte.
Le Conseil Fédéral au secours de lui-même

La campagne catastrophique de l’Equipe de France lors du dernier championnat d’Europe n’aura donc débouché sur aucun changement. La fédération nous a bien endormis, et à notre réveil, on a l’impression d’être encore en plein rêve.

Le rapport du Conseil fédéral faisant suite à la débâcle suisse et rendu public par voix de presse nous enseigne en premier lieu que les dés étaient pipés et que le statu quo devait fatalement sortir vainqueur de ce simulacre de débat afin que chaque membre constituant ce conseil conserve ou renforce sa place. C’est ainsi notamment qu’aucun argument ne fut avancé en faveur du bilan du sélectionneur, mais que celui-ci fut néanmoins maintenu pour la seule raison que personne ne voulait de Didier Deschamps.

Ne nous étonnons pas cependant que ces représentants opulents de l’espèce humaine ne souhaitent pas céder leurs fauteuils moelleux. Il nous apparaît beaucoup plus grave qu’aucune analyse technique de l’échec ne fût entreprise. Seule personne capable dans ce domaine, Gérard Houiller s’étouffa de mauvaise foi et osa même proposer une apologie du jeu des bleus.

Dix années seulement auront ainsi suffit au foot français pour passer de l’Olympe au souterrain. L’incapacité, la bêtise et l’absence totale de remise en question de ses dirigeants devraient maintenant l’aider à creuser son tunnel jusqu’au centre de la terre.

Matthieu


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