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Tour d'espagne : tactique gagnante pour la caisse d'epargne

Publié le 19 septembre 2008 par Cyclisman
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Il n'y a rien à dire : la Caisse d'Epargne a parfaitement joué, lors de cette 19e étape du Tour d'Espagne. L'équipe d'Alejandro Valverde remporte sa deuxième victoire d'étape en deux jours : après Erviti hier, c'est Arroyo aujourd'hui qui s'est imposé, en échappé.

La tactique de la GCE fut parfaite, cette fois.
Au départ ce matin, tout le peloton était au courant : aujourd'hui, le final est pour Valverde, et l'espagnol devrait lever les bras. Cette opinion fut solidifié lorsque l'on appris que Bettini, Schumacher et Pozzato seraient non-partant (les deux premiers se réservent en effet pour le Mondial) : plus personne ne pourrait alors rivaliser avec le murcian !
Sauf peut-être des coureurs échappés, qui réussiraient à rallier l'arrivée avant le peloton...C'est en prenant en compte cette possibilité que la Caisse d'Epargne décide d'envoyer plusieurs de ses hommes forts à l'avant : il s'agit de J.Rodriguez, Pasamontes, Arroyo et Losada. Les deux cols de 1ere catégorie font progressivement "le ménage" parmis les 14 coureurs échappés (tout le monde avait bien compris que pour gagner aujourd'hui, il fallait jouer la carte de l'offensive), et à 45km de l'arrivée, la descente de la dernière ascension de l'étape derrière l'échappée, on ne trouve en tête plus que 3 hommes : Kyrienka, Arroyo et Loubet, qui comptent seulement une quarantaine de secondes d'avance sur....le groupe des favoris.

Car derrière, et c'est une surprise, Alberto Contador a été attaqué par ses concurrents du général. Dans la montée du 1er col, un petit groupe s'était déjà formé, où l'on retrouvait les 10 premiers du général, à l'exception d'Egoï Martinez. Contador était alors isolé (il ne lui restait plus que Leipheimer pour l'épauler), et donc en danger. Carlos Sastre l'a bien compris, et en a profité pour tenter sa chance, sa dernière sur l'épreuve (demain, les 15km, bien qu'ils soient en côte, ne seront pas assez pour renverser le général). Dans la dernière ascension, le coureur de CSC a démarré dans les pourcentages les plus élevés, et ils ne furent que quatre à pouvoir le suivre : Contador, Leipheimer, Valverde, et Mosquera ; Gesink, entre autres, était trop juste. Un kilomètre plus loin, Gesink et Klöden réintègre le groupe, ainsi que d'autres coureurs, de plus en plus nombreux, dans la descente. Enfin, le groupe des favoris perd définitivement son (complément du) nom à 25km : la jonction avec le peloton est opéré. La dernière chance pour les concurrents d'Alberto Contador de lui reprendre le maillot de oro est passée.

Mis à part l'équipe Astana, Sastre et Mosquera, tous les coureurs étaient déjà (re)tournées vers la victoire d'étape - en particulier, comme vous pouvez vous en douter, l'équipe Caisse d'Epargne. Le dilemne était le suivant : laisser Arroyo tenter de remporter l'étape, mais prendre un risque sachant que Kyrienka est rapide au sprint, ou rattraper le trio de tête et tout miser sur une victoire de Valverde. Et c'est là que Euzebio Unzue, pourtant critiqué durant les 3 dernières semaines sur sa stratégie, a joué finement : il a fait rouler ses hommes dans le peloton, comme s'il avait choisi la carte Valverde, jusqu'à ce que l'écart baisse sous la minute. A partir de là, il a décidé de stabiliser l'écart, de sorte que si Arroyo montrait des signes de fatigue, derrière le peloton n'avait plus qu'à en rajouter une "petite" touche pour engloutir le trio avant l'arrivée. Malin (même si peu fair-play), il a ordonné à Arroyo de ne plus prendre un seul relai en tête, ce qui a obligé par conséquent Kyrienka à rouler (le troisième homme, Loubet, a craqué avant l'arrivée), et donc, à se fatiguer. A l'arrivée, Arroyo n'avait donc plus qu'à produire une petite accélération dans le faux-plat pour planter son concurrent, et s'imposer facilement. Prudent, Unzue avait continué de maintenir l'écart, et le peloton arriva seulement 11 secondes après, Valverde (4e) en tête -Nuyens ayant attaqué dans les derniers mètres.


Je ne vous le cache pas : malgré la victoire d'un de ses coéquipiers, je suis déçu qu'Alejandro (qui a, au passage, eu un ennui méchanique sans conséquence à 43km du but) n'ai pas remporté l'étape. Hier, la victoire d'Erviti m'avait contenté, car je m'étais dis : "demain, c'est pour Valverde". Alors, ce soir, je ne peux me réjouir du fait que le murcian n'est pas levé les bras, car cette étape, elle était taillée pour lui ! Il n'y a pas de regrets à avoir, puisque la Caisse d'Epargne a parfaitement maitrisé la course et n'a fait aucune erreur aujourd'hui, mais une pointe de déception m'a quand même traversé lorsque j'ai compris, dans le final, que le peloton ne reviendrai pas et que par conséquent, Valverde ne remporterai pas l'étape...
Enfin, bref, il en est ainsi, et puis, il vaut toujours mieux une victoire d'Arroyo que de Kyrienka - je n'imagine pas les regrets d'Alejandro, de ses équipiers, de ses dirigeants et également, de nous, ses supporters, si ce dernier avait gagné ...!!

Classement 19ème étape :

1. David Arroyo (ESP, Caisse d'Epargne) les 145,5 km en 3h27'03"
2. Vasili Kiryienka (BLR, Tinkoff Credit Systems) à 5 sec.
3. Nick Nuyens (BEL, Cofidis) à 11 sec.
4. Alejandro Valverde (ESP, Caisse d'Epargne) m.t.
5. Greg Van Avermaet (BEL, Silence-Lotto) m.t.
6. Marzio Bruseghin (ITA, Lampre) m.t.
7. Robert Gesink (PBS, Rabobank) m.t.
8. Ruben Perez (ESP, Euskaltel-Euskadi) m.t.
9. Alberto Contador (ESP, Astana) m.t.
10. David Moncoutié (FRA, Cofidis) m.t.

Classement général :

1. Alberto Contador (ESP, Astana) en 77h21'52"
2. Levi Leipheimer (USA, Astana) à 1'17"
3. Carlos Sastre (ESP, Team CSC-Saxo Bank) à 3'41"
4. Ezequiel Mosquera (ESP, Xacobeo-Galicia) à 4'35"
5. Robert Gesink (PBS, Rabobank) à 5'49"
6. Alejandro Valverde (ESP, Caisse d'Epargne) à 6'00"
7. Joaquin Rodriguez (ESP, Caisse d'Epargne) à 6'05"
8. Egoi Martinez (ESP, Euskaltel-Euskadi) à 8'56"
9. David Moncoutié (FRA, Cofidis) à 9'32"
10. Oliver Zaugg (SUI, Gerolsteiner) à 10'01"

Demain, le contre-la-montre en côte, d'une distance d'une quinzaine de kilomètres, sera la dernière occasion pour Valverde de s'illustrer, même si la victoire sera très difficile face à Contador, notamment. Véritablement, la dernière occasion pour Alejandro de s'imposer était aujourd'hui....à moins d'une grosse surprise, samedi après-midi !

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