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HSBC découvre l'épargne par projet

Publié le 15 mai 2024 par Patriceb @cestpasmonidee
HSBC Apparemment, la branche britannique de HSBC vient de déployer sa déclinaison de l'épargne par projets, des années après que le principe en ait été imaginé par quelques startups inspirées et alors que le reste de l'industrie bancaire du pays semble l'avoir déjà adoptée. Saisissons l'occasion pour questionner les stratégies de bien-être financier.
Existant dans de multiples variantes, l'idée de base s'avère extrêmement simple : pour une majorité de consommateurs, le seul fait de matérialiser les objectifs qu'ils désirent atteindre grâce à l'argent qu'ils mettent de côté régulièrement est un facteur majeur de motivation. Ainsi, la possibilité d'associer à un compte bancaire insipide un intitulé, une image, un montant et une échéance représente un encouragement subtil à continuer à l'approvisionner et à éviter de le ponctionner au premier prétexte.
Dans son implémentation, non seulement HSBC ne fait guère preuve d'imagination mais donne l'impression d'un rattrapage a minima. Par exemple, elle ne permet pas d'inclure une illustration (recommandant à l'utilisateur d'afficher son propre pense-bête dans son environnement, par exemple sur son réfrigérateur) et restreint les choix par une sélection parmi des catégories pré-déterminées (correspondant certes aux souhaits les plus fréquents des citoyens : voyage, achat de voiture, création d'entreprise…).
Plus ennuyeux, l'application mobile n'autorise qu'un objectif par compte d'épargne éligible : impossible de poursuivre deux rêves simultanément ! D'autre part, le client doit avoir ouvert le compte cible avant de pouvoir s'engager dans la démarche. Voilà une double opportunité manquée par HSBC, à savoir celle des nouveaux équipements de personnes qui se laisseraient tenter par le concept mais renonceront face au processus administratif qui en est déconnecté et celle du conseil individualisé, avec orientation vers un produit optimal selon les caractéristiques des projets envisagés.
HSBC – Savings Goals
Pourtant, malgré ces faiblesses manifestes, il faut saluer une initiative (rudimentaire) qui est toujours préférable au néant que nous « offrent » bien des établissements en la matière… notamment en France. Ce n'est pas que le mécanisme soit révolutionnaire ni qu'il faille en attendre des miracles pour ses bénéficiaires… mais il est tellement facile à mettre en œuvre que le moindre progrès qu'il est susceptible d'engendrer sur la résilience financière des populations mérite d'y consacrer quelques efforts.
Au lieu de quoi, les clients sont abandonnés devant un catalogue d'options plus ou moins absconses, à moins qu'ils ne se décident à consulter un conseiller capable de les guider. Seule la minorité qui sait que la constitution d'une réserve est importante et observe la discipline requise pour y parvenir se sent alors concernée et passe à l'action. Les autres, généralement peu convaincus par les messages destinés à les sensibiliser, se laisseront plus facilement aller à dépenser leur argent sans réfléchir à leur avenir.
C'est un signe de leur profonde immaturité « digitale » quand les grandes banques historiques ne prennent pas la peine d'accompagner un tant soit peu leurs clients dans l'utilisation de leurs services. Même avant d'impliquer les notions de bien-être financier (qui figurent probablement encore plus loin parmi leurs priorités), il ne serait pourtant pas compliqué de flécher les parcours des consommateurs vers les gestes d'épargne qui sont aussi profitables pour des acteurs retrouvant l'appétit pour les dépôts.

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