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"Les armes de la lumière" de Ken Follett (The Armour of Light)

Par Cassiopea

Les armes de la lumière (The Armour of Light)
Auteur : Ken Follett
Traduit de l’anglais par Odile Demange, Valentine Leÿs, Christel Gaillard-Paris, Renaud Morin
Éditions : Robert Laffont (5 Octobre 2023)
ISBN : 978-2221157718
802 pages

Quatrième de couverture

En cette fin de XVIIIe siècle, l'Angleterre est dirigée par un gouvernement conservateur qui réprime toute tentative de révolte. De l'autre côté de la Manche, Napoléon Bonaparte accroît inexorablement son pouvoir. Alors que la guerre est aux portes de l'Europe, la vie des habitants de Kingsbridge est sur le point de basculer.

Mon avis

Ce roman est le dernier de la saga Kingsbridge, commencée avec « Les piliers de la Terre ». Mais, comme les autres, il peut se lire indépendamment.

Ken Follett est un excellent conteur. Il embarque le lecteur, la lectrice, dans ses livres où tout est soigneusement dosé et mis en place. Un riche contexte historique parfaitement documenté, des personnages attachants aux destins difficiles mais portés par une volonté de s’en sortir, de l’amour légitime ou pas, des bons et des méchants, terriblement humains avec leur part d’ombre parfois.

« Toutes les vies, observées de près, sont comme une mosaïque­­­ – à l’exception de celles des saints. »

Dans ce récit, de 1792 à 1823, on assiste à la révolution industrielle. On découvre les tisserands, les fileuses, les machines (et l’auteur explique bien le fonctionnement) qui vont plus vite que les hommes et ceux qui se battent pour garder leur travail. La mécanisation est-elle un ennemi ou y-a-t-il moyen d’avoir encore du boulot malgré tout ? Certains sont suspicieux et baissent les bras, d’autres essaient de trouver des solutions. Le gouvernement ne fait rien pour aider les ouvriers, le prix du pain augmente, la révolte gronde, la guerre (avec Napoléon) n’est pas loin.

L’écriture (pas moins de quatre traducteurs/trices pour ce grand monsieur) est addictive, fluide, plaisante. Tout est très visuel, on imagine sans peine les lieux, les scènes. Les dialogues sont vivants.

En ce qui concerne les personnages, ils sont suffisamment décrits tant au niveau physique que psychologique pour qu’on les cerne. Mais l’auteur n’en fait pas trop, ce n’est jamais lourd. J’ai beaucoup aimé les femmes de cette histoire, pour la plupart, elles ont du tempérament ! Sal est formidable mais en raison de sa volonté de créer l’école du dimanche, c’est Elsie qui a été ma préférée.

« Vois-tu, mon enfant, il n’est pas bon que les classes laborieuses apprennent à lire et à écrire. Les livres et les journaux leur farcissent la tête d’idées qu’ils ne comprennent qu’à demi, ce qui les incite à ne plus se satisfaire du rôle que Dieu leur a assigné dans l’existence. Ces gens-là se mettent à cultiver d’absurdes idées d’égalité et de démocratie. »

Ce discours, elle n’en aura cure et elle maintiendra son projet malgré tous les obstacles. Quelle belle personne !

Aucun temps mort, juste un petit coup de mou, vers les deux tiers du texte, parce que j’avais envie de savoir la suite et qu’on restait un peu trop sur les champs de bataille à mon goût. Encore une belle réussite !


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