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STIGMATISATION liée au POIDS : Un fardeau mental pour la vie

Publié le 17 avril 2024 par Santelog @santelog
L'étude les effets possibles de la pression familiale mais également médiatique pour perdre du poids à l'adolescence sur l’image de soi des dizaines d’années plus tard (Visuel Adobe Stock 381079536)L'étude les effets possibles de la pression familiale mais également médiatique pour perdre du poids à l'adolescence sur l’image de soi des dizaines d’années plus tard (Visuel Adobe Stock 381079536)

Alors que la prévalence de l’obésité et du surpoids progresse, il est essentiel de comprendre comment optimiser la gestion du surpoids chez les enfants et les adolescents. Cette équipe de psychologues de l’Université de Bristol s’intéresse à l’aspect psychologique et au rôle de conseil que peuvent jouer les parents, en cas de surpoids de leur enfant. L’équipe dénonce dans le Lancet Regional Health Europe, les effets possibles de la pression familiale mais également médiatique pour perdre du poids à l’adolescence sur l’image de soi des dizaines d’années plus tard.

Les stéréotypes négatifs liés à l’obésité et la discrimination liée au poids sont répandus dans la société. L’expérience de la stigmatisation liée au poids constitue aussi un problème de santé publique majeur : les personnes touchées par la stigmatisation liée au poids sont plus susceptibles d’avoir une mauvaise santé mentale, des troubles de l’alimentation (TCA) et tardent à rechercher un conseil ou un traitement médical. Cependant, la stigmatisation intériorisée liée au poids reste à ce jour peu étudiée.

Cette recherche confirme que les personnes qui, à l’adolescence, ont ressenti des pressions pour perdre du poids de la part de leur famille ou des médias, en particulier les femmes, les personnes non-hétérosexuelles ou encore les personnes plus démunies sur le plan socio-économique, apparaissent ici les plus exposées au risque de stigmatisation « intériorisée » du poids.

Une stigmatisation « intériorisée » liée au poids à vie

Ce type de stigmatisation, ressentie, se produit lorsqu’une personne s’applique des stéréotypes négatifs liés à l’obésité et pense par exemple, qu‘elle est moins attirante et dévalorise son image de soi en raison de son poids. C’est la première recherche, portant, précisément, sur ce type de stigmatisation intériorisée.

L’étude analyse les données de l’étude Bristol’s Children of the 90s (Avon Longitudinal Study of Parents and Children) et examine les différences de stigmatisation intériorisée liée au poids chez plus de 4.000 participants âgés de 31 ans. Les chercheurs ont pris en compte le sexe, l’origine ethnique, les facteurs socio-économiques, l’orientation sexuelle et les influences familiales et sociales pendant l’enfance et l’adolescence. L’analyse révèle que :

  • le sentiment de pression de la part de la famille pour perdre du poids, les taquineries liées au poids de la part des membres de la famille et l’exposition à la pression des médias pour perdre du poids à l’adolescence constituent des facteurs de stigmatisation intériorisée liée au poids à l’âge jeune adulte, soit 31 ans ;
  • en revanche, les différences objectives dans l’indice de masse corporelle (IMC) ne sont pas des facteurs significatifs de stigmatisation intériorisée liée au poids à l’âge jeune adulte ;
  • il existe des différences nettes dans la stigmatisation intériorisée liée au poids entre d’autres groupes de la population, qui ne s’expliquent pas non plus par des différences d’IMC : ainsi, les femmes et les personnes non-hétérosexuelles encourent un risque de stigmatisation intériorisée liée au poids plus élevé ;
  • les personnes ayant fait peu d’études, sans emploi ou sans formation, ou dont les parents ont un niveau d’études peu élevé, semblent également plus exposées à ce risque de stigmatisation intériorisée liée au poids.

L’un des auteurs principaux, le Dr Amanda Hughes, chercheur à la Bristol Medical School, commente ces conclusions : « L’environnement familial à l’adolescence, l’intimidation et la pression des médias pour perdre du poids ont des impacts à long terme sur la façon dont les gens se valorisent en fonction de leur poids à l’âge adulte. Il est possible de réduire la stigmatisation liée au poids et ses conséquences en changeant notre point de vue sur le poids dans les médias mais aussi au sein des familles, en milieu scolaire et professionnel ».

Prochaine étape pour l’équipe de Bristol, décrypter les processus psychologiques par lesquels ces facteurs sociaux peuvent influencer la stigmatisation intériorisée liée au poids.

Source: The Lancet Regional Health – Europe 16 April, 2024 DOI: 10.1016/j.lanepe.2024.100895 Demographic, socioeconomic and life-course risk factors for internalized weight stigma in adulthood: evidence from an English birth cohort study

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Équipe de rédaction SantélogAvr 17, 2024Équipe de rédaction Santélog

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