Green border : la critique du film

jeudi 25 janvier

Ayant fui la guerre, une famille syrienne entreprend un éprouvant périple pour rejoindre la Suède. A la frontière entre le Belarus et la Pologne, synonyme d’entrée dans l’Europe, ils se retrouvent embourbés avec des dizaines d’autres familles, dans une zone marécageuse, à la merci de militaires aux méthodes violentes. Ils réalisent peu à peu qu’ils sont les otages malgré eux d’une situation qui les dépasse, où chacun – garde-frontières, activistes humanitaires, population locale – tente de jouer sa partition…

CRITIQUE DU FILM 

Ils ont fui la guerre, les tortures et les privations, une famille syrienne se retrouve en Biélorussie près de la frontière polonaise, ils doivent rentrer en Europe afin de rejoindre un oncle en Suède. Is ne savent pas que le gouvernement Biélorussie offre un droit de transit aux réfugiés uniquement  pour déstabilisé la Pologne, pays voisin membre de l'espace Schengen.  D'un côté à l'autre de la frontière, des hommes, des femmes, des enfants se retrouvent otages et jouets d'une géopolitique inhumaine.

Noir et blanc sublime ou sépulcral, des acteurs inspirés plus que convaincants et une mise en scène au plus près de l'humain et de l'inhumain, Agniezska Holland. qui n'a eu de cesse déployer ses talents avec le remarqué Europa, Europa (1990) ou Rimbaud/Verlaine,  nous donne à voir un grand film politique sur la cynique gestion européenne de la crise migratoire.

Grâce à un scénario documenté et sourcé, et une mise en scène frontale et publique la cinéaste du déjà formidable L'ombre de staline touche le spectacteur au coeur

Preuve qu'elle a visé  juste, " Green Border" lui a valu insultes et menaces de mort dans son pays. Un film fort et poignant, un film utile tout simplement.

« Green Border », un film d'Agnieszka Holland (2023)- en salles le 7 février 2024

Film vu dans le cadre du festival Télérama