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Festival Lumière 2023-Portraits fantômes, Kleber Mendonça Filho : Récife mon amour

Par Filou49 @blog_bazart
jeudi 19 octobre

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 Comme New York est solidement  ancré dans la filmographie d'un Martin Scorsese ou d'un Woody Allen, la ville de Recife est intimemement liée au cinéaste brésilien Kleber Mendonça Filho,  qui dès son premier long métrage en 2012, "Les Bruits de Recife", s’est attaché à capturer l’esprit de cette ville dans laquelle il a vécu depuis tout petit.

En 2016, Kleber Mendonça Filho redécouvre des photographies, des images VHS et Super 8, ainsi que des documents sonores produits pendant sa jeunesse. La vision de ces archives lui donne envie de tourner de nouvelles images de Recife, sa ville de naissance, durant plusieurs années.

Il effectue une recherche d’archives dans les cinémathèques et institutions nationales aussi bien qu’auprès des familles de ses proches et amis. 

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Le tout aboutit à ce documentaire intime et lettre d’amour à cette ville tentaculaire et étonnante  que le réalisateur décide pas à affirmer aimer énormément, en dépit de ses défauts et sa précarité galopante, surtout dans le centre. 

 Mélange d’archives et d’images filmées sur le vif, "Portraits fantômes" est le portrait amoureux d’une métropole au décor changeant qui a vu les grands cinémas du centre-ville de Recife disparaitre peu à peu.

Construit en trois parties distinctes mais qui se répondent brillamment, Portraits fantômes se présente d'abord comme  un portrait intime du foyer dans lequel son cinéma a émergé, autant dans la maison conçue comme moyen d'émancipation pour une nouvelle vie par sa propre mère, ce qui offre dès lors une lecture fascinante au combat politique qui sous entend l'oeuvre entière de Kleber Mendonça Filho 

Festival Lumière 2023-Portraits fantômes, Kleber Mendonça Filho : Récife mon amour

 Avec Portraits Fantômes, Kléber Mendonca Filho conçoit une synthèse de son cinéma, mais aussi du Brésil dans son ensemble dans un même geste intime,  nostalgique, et éminemment sincère, qui, malgré ce qu'il laisse paraitre sur les évolutions négatives de la société brésilienne,  refuse le coté pamphletéraire trop frontal et qui emprunte même parfois quelques beaux élans au cinéma de genre (un spectre capturé par une caméra, un chauffeur UBER qui devient invisible...)

En seulement trois réalisations -Les Bruits De Recife Bacurau ,Aquarius, le réalisateur a réussi à tisser un monde tout en oppositions entre État et citoyens, entre urbanisation et destruction, entre mémoire et modernisme. 

Ses personnages se battent pour leurs histoires, leurs espaces de vie et la lucidité face à l’oubli.  Portraits fantômes synthétise toute cette portée là en l'ancrant dans le documentaire. 

Le cinéaste convoque  en effet  des souvenirs personnels jusqu'au sacré  et articule par la même une réflexion sur l'art comme une forme combat, une résistance fondamentale à tous les ostracismes. 

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Présenté hier dans le hangar de l'Institut Lumière par Thierry Frémaux et le réalisateur lui même ( qu'on a rencontré après la projection, interview à venir)  le film méritait bien sa sélection au Festival Lumiere 2023, aussi bien pour ce qu’il raconte sur l’auteur de "Aquarius" et "Bacurau" que pour l'ode au 7eme art qu'il véhicule.

Portraits fantômes" de Kleber Mendonça Filho

Portraits fantômes (Retratos fantasmas) a été présenté en AVANT-PREMIÈRE ce mercredi 18 novembre en présence de Kleber Mendonça Filho (1h33)

Sortie au cinéma : 1er novembre chez Urban distribution


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